Depuis ce matin, j’ai une boule dans le ventre. N’en pouvant plus vers 16 heures, j’ai pris 3 mg de Temesta. Le weekend approche à grands pas. Demain matin, j’ai rendez-vous chez mon psychiatre. Encore aujourd’hui, lorsque je pousse la porte de son cabinet ou il est écrit psychiatrie, j’ai toujours, une angoisse. C’est un mot qui fait peur. Ne plus être responsable de ses actes est une expérience traumatisante, dont on ne se remet jamais totalement. Une fois que l’unité de l’esprit est brisée, à l’intérieur des fêlures, les angoisses s’immiscent.
Le weekend risque encore d’être compliqué. Un samedi de solitude et un dimanche en famille. La semaine n’avait pourtant pas été mauvaise. Un schizophrène a besoin de liens sociaux pour se sentir mieux mais une force intérieure le pousse à s’isoler. C’est un combat permanant que l’on doit mener contre soi-même. Cette semaine j’avais fait ces efforts. Je ne sais pas combien de temps, je vais pouvoir tenir.
Je demande deux médicaments. Un premiers pour bloquer les angoissent avant qu’elles ne se déclenchent et un deuxième, pour libérer les démarches vers les autres. Je suis encore jeune, je verrai peut être cela de mon vivant. En tout cas je l’espère.
La journée avait déjà mal commencée. Réveil à 6 heures et sentiment d’étrangeté. J’ai quand même pris le bus, quelques heures plus tard.
J’ai fait l’administratif que j’avais à faire, signé quelques documents avec un sourire de façade qui cachée une grosse anxiété.
Demain face au psychiatre, je vais devoir justifier de mes efforts. C’est pénible à force. On dit qu’un bon thérapeute ne doit pas juger, pourtant c’est le sentiment contraire que j’ai. Et puis ne voilons pas la face, on juge tous, inconsciemment. Dans la rue on regarde les autres, celui-là à moins de cheveux que moi mais il est plus grand, celle-ci est jolie… On juge, on test, on jauge, on fait cela à longueur de journée.