Ce matin j’ai réussi à prendre le bus, je n’ai pas eu d’angoisses. J’ai été dans une association pour personnes en souffrance psychique. J’ai parlé avec deux trois adhérents. Ca ma soulé, je suis rentré assez vite chez moi. Je n’ai pas eu envie d’écouter les problèmes des autres, j’en ai déjà bien assez avec les miens.
Je n’ai pas le moral. D’habitude c’est sympa d’échanger sur nos difficultés mais ce matin j’ai juste envie de rien. Je me sens mal. J’ai eu 36 ans, il n’y a pas longtemps. Peut-être la crise de la quarantaine qui arrive un peu en avance. Ou alors, rien ne se passe jamais comme je le souhaite. On est nombreux à vouloir tutoyer les étoiles. Au final, les années passent et si j’arrive à finir ma vie sans retourner en hôpital psychiatrique, ce sera déjà pas mal.
Vivre comme une rock star, avec des femmes après chaque concert et être interviewé par Ardisson. Au final, il va falloir que je me donne un bon coup de pied pour aller faire quelques courses, pour manger un peu aujourd’hui.
Je maigris à vue d’œil. Chacun ses contraintes et nombreux sont ceux qui ont une vie rangée. Ma maladie m’empêche de gérer des enfants… Je m’en serai contenté.
Ma maladie m’empêche de passer le permis de conduire et de travailler, je m’en serai contenté.
Alors moins on en a et plus on rêve. Comme utopie, vivre comme une rock star, c’est pas mal.
Cependant, aujourd’hui, je souhaiterai juste me sentir bien. Etre heureux de discuter avec mon voisin, heureux de voir la mer, le soleil se lever ou d’écouter le bruit des feuilles d’un arbre qui m’a vu naître.
Dans mon cerveau, il y a quelqu’un qui n’est jamais content. Faudra que je lui dise, de se calmer un peu et de me laisser profiter et d’arrêter de voir le monde à travers les publicités à la télévision.