L’équilibriste schizophrène

équilibriste schizophrène

Pas envie de sortir aujourd’hui, il pleut et je ne veux pas voir de monde mais je n’ai plus de pantalons à me mettre. Il faut que j’aille chez « jules » acheter une paire de jeans.

Je me motive !!!

Une fois arrivé, j’ai passé une demi-heure à trouver la bonne taille et le bon model. J’ai un peu grossi je crois.
Pas d’angoisses dans les cabines d’essayage, c’est un bon point. Une vendeuse assez sympathique m’a donnée un coup de main, pour le choix, entre les jeans slim, straight et regular.
J’ai 36 ans et je ne me voyais pas mettre un jean slim.
Au bout d’un moment, il faillait que cela s’arrête. Je n’aime pas trop les magasins. Je me sens sous pression.

Direction la grande surface. J’avais deux trois bricoles à acheter. Je profite de ces jours ou je vais plus ou moins bien pour sortir.
Je ne regarde pas les gens dans les yeux dans les allées, je préfère qu’on ne me remarque pas. Une fois les produits achetés, directions les caisses automatiques. Il n’y a jamais personnes et cela m’évite l’angoisse des files d’attente aux caisses classiques.
C’est toujours une aventure pour quitter mon appartement. J’essaie de me fondre dans la masse, d’être comme les autres. J’ai souvent l’impression d’être un équilibriste et de pouvoir tomber à chaque instant. De me faire remarquer et de ne pouvoir gérer, d’avoir des propos saugrenus. Je fais attention à ce que je dis, à mes gestes…
Au début, j’avais toujours une angoisse lorsque je voyais passer un camion de pompier. Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’ils venaient pour m’hospitaliser sous la contrainte. Ce qui me parait normal ne l’est peut-être pas pour les autres et comme je ne m’en rends pas compte. Petit à petit, il faut reprendre confiance en soi.

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