Je m’ennuie quand il y a un cadre, quand tout est fixe, quand il y a des limites. Je préfère les moments où je délire. Je préfère les instants ou mon cerveau ne sait plus trop si autour de lui les choses sont réels. Si tout n’est pas une grande conspiration et d’en être le centre, c’est beaucoup plus jouissif.
Plutôt qu’une vie parmi des milliards d’autres qui se demandent tous, ou l’on va, d’où l’on vient, qu’est-ce que l’on fait là. Eh bien moi je préfère mes délires. Je suis peut-être fou mais au moins je m’éclate. Dans mes délires je suis quelqu’un d’exceptionnel, pas comme dans la vraie vie ou rien de nouveau et d’exceptionnel ne se passe vraiment. Une vie ennuyeuse ou tout est codifiée, organisée, une vie faite de frustrations qu’il faut gentiment accepter.
Je préfère mon sentiment d’étrangeté, qui me pousse à réfléchir, à me poser des questions que vous ne vous posez jamais.
Je préfère l’angoisse du vide absolu face à l’interrogation de ce que l’on est plutôt que la certitude d’être.
Je préfère crever seul, dans mes délires, plutôt que d’avoir à supporter le monde ignoble dans lequel on vit.
Je ne sais quand je partirai mais j’espère que je serai loin, face à moi-même, perdu dans une folie qu’aucun médicament ne pourra soigner, parce que je suis fait ainsi.
Tant de temps d’attente que la détente me tente…