Mon antidépresseur coule dans mes veines, jusqu’au cerveau. Hier soir j’ai repris un comprimé, en plus de ma prescription. L’effet, au début, a été plutôt bénéfique. Au lieu de me mettre dans mon lit vers 19 heures, n’en pouvant plus, j’ai tenu 2 heures de plus. J’étais surexcité. Tout allait très vite dans ma tête.
Ce matin, le réveil a été un peu plus douloureux. J’ai passé une nuit agitée. Vous allez me dire, c’est un peu normal. Un antidépresseur ça se prend le matin. Je me sens fracassé. J’ai l’impression d’être sur une corde, avec des centaines de mètres, de vide en dessous.
C’est une sensation assez étrange, comme si tout pouvais basculer à la moindre parole négative. Heureusement, je suis tout seul chez moi. Mon appartement est au premier étage, je peux regarder le paysage par la fenêtre, et me dire que personne ne viendra me déranger. Même si l’on sonne à mon interphone, je ne répondrais pas. Il y a trop de risque, pour mon intégrité psychique.
Il faut que je reste seul. L’antidépresseur que j’ai pris en plus, n’est pas le seul responsable de mon état ce matin. C’est dernières années, je me suis énormément replié sur moi. Je vis beaucoup à travers les écrans. C’est rassurant, et je garde quand même un contact avec les autres. Vous mes lecteurs, comptez beaucoup pour moi, dans vos commentaires…
Demain, il faudra que je me fasse violence, pour retourner à l’association de patients. C’est ma seule activité sociale. Ça m’oblige à prendre le bus, même si c’est désagréable.
Sinon, le reste temps, je me remplis le cerveau d’images et de propos abrutissants, en regardant beaucoup la télévision. Quand je n’en peux plus, j’essaie de trouver du bon son, dans des radios pas trop commerciales, sur internet, pas facile.
Bon courage Paul, c’est bien que tu essaies de t’évader par la musique, ça comble un vide quand le silence devient trop pesant et ça réchauffe le coeur quand on est au plus bas.
J’espère que ta journée à l’association de patients se passera bien. Détends toi Paul, tu es quelqu’un de bien, la maladie est parfois trop dure à supporter je le sais bien mais il faut être courageux.
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