Mon cerveau est une prison. Les douleurs sont à l’intérieur et je n’arrive pas à les extraire de cette boite. Je suis seul face à mes pensées, mes angoisses, mes craintes. Je m’installe sur mon appui de fenêtre le matin, pour fumer la seule cigarette de la journée. Les idées négatives arrivent à vive allure, dans cette prison qu’est mon cerveau. Tous les matins je regarde le vide devant moi, accoudé à mon appui de fenêtre, et l’envie de faire le grand plongeon est là. Il faut alors que je ferme la fenêtre pour penser à autre chose.
Je ne suis plus vraiment dans le même monde que vous. Mon objectif est de m’évader de cette prison. Je cherche alors comment aller mieux mais je ne trouve pas toujours.
Ce matin s’était la réouverture de l’association de patients. Il était temps, cela faisait longtemps que je n’avais parlé à personne en chair et en os, à part ma famille. J’y suis resté deux bonnes heures et cela m’a fait du bien.
J’ai repris le bus pour rentrer dans une autre prison qu’est mon appartement. Le silence d’une vie en solitaire était assourdissant. J’ai juste allumé la radio pour faire une présence. Les chansons ne me plaisaient pas. J’ai zappé pendant de longues secondes pour trouver un accord qui ne me fasse pas souffrir ou me rappelle de mauvais souvenir.
Je me suis alors installé dans mon canapé, le lieu dans lequel je passe la plupart de mon temps. Il est assez confortable et avec mon traitement sédatif, je n’ai plus vraiment la force d’y sortir.
L’après-midi se passe comme cela, devant la télévision qui m’angoisse encore plus, à force de regarder toutes les horreurs du monde. Parfois, lorsque l’information est vraiment dure, j’ai les poils qui se hérissent. L’être humain est vraiment capable du pire.
Moi aussi je suis seule et comme vous la télé et son lot d’angoisse me font horreur. Comme je restais sans rien faire et que je n’aimais pas les chansons à la radio, j’ai mis des disques et puis je me suis rendue compte que ce que j’aimais le plus écouter c’était des flûtes indiennes. Par hasard, au centre commercial de mon quartier, je suis allée voir le rayon de la rentrée des classes et je suis tombée sur des flûtes que l’on achètent aux enfants pour le cours de musique. 7 euros. J’en ai acheté une, comme ça. Et puis sur Amazon, j’ai trouvé une méthode pour les enfants. Alors je me suis mise à apprendre les notes. C’est super facile et on joue au clair de la lune très vite. Maintenant je ne m’ennuie plus et je me sens super mieux parce que j’adore jouer de la flûte, même toute seule, pour moi. J’espère bientôt savoir jouer assez de morceaux pour jouer devant des gens, ma famille, les amis. Vous devriez essayer la musique, anti-solitude assurée !
Merci pour le conseil, je vais essayer
Paul,
Mais oui, il faut le faire. Je vous assure que depuis que je joue de la flûte, je me sens plus forte et surtout moins seule. Il y a des flûtes en bois à tous les prix ,si vous voulez persévérer. Mais surtout, n’oubliez pas de prendre des compléments alimentaires comme le magnésium (Mag2 en pharmacie, sans ordonnance et peu cher). Essayez, vous verrez qu’on se sent beaucoup mieux après une cure de trois semaines. Moi, je délire aussi, comme vous, je me reconnais beaucoup dans ce que vous écrivez. Je vous trouve très doué pour l’écriture et très sensible. Vous êtes quelqu’un d’intéressant alors gardez confiance et battez vous pour vous en sortir. Courage!
Je ne savais pas non plus que le magnésium Mag2, pouvait aussi être une aide.
Si, le magnésium Mag 2 est une vraie aide, cela donne un moral plus positif et vraiment on se sent moins mal. Moi je prends D-Stress qui est un complément alimentaire qu’on trouve en pharmacie sans ordonnance. Ca coute environ 12 euros le paquet. C’est du magnésium avec des vitamines B et c’est très utile pour éviter les rechutes. Moi depuis que j’en prends, je délire moins, j’ai un bon moral et j’ai retrouvé l’envie de faire des choses. A cause des neuroleptiques, je me sentais assez mal, seule et sans avenir. Avec le magnésium et les vitamines B, je dois dire que je suis devenue plus positive, je peux baisser mon neuro au minimum et j’ai moins d’angoisses. Ca va
beaucoup mieux. Je vous conseille vraiment d’en prendre aussi.
Bonjour Paul. Je viens de découvrir votre blog en navigant sur le net en essayant de trouver des réponses ou du moins des explications sur mon mal être et ma maladie. Je suis moi même schizophrène depuis maintenant 13 ans. J’ai 32 ans maintenant et l’évolution de cette maladie que je vis très mal me pèse de plus en plus. Je me retrouve dans les récits que vous décrivez. Depuis quelque temps maintenant je suis sujet à de réels angoisses qui me rongent de l’intérieur, mon entourage à du mal à comprendre et je me retrouve seul face à moi même au milieu de tous. Je vais maintenant suivre votre blog régulièrement car je me retrouve dans vos lignes. Très cordialement, Pixel.
Rebonjour,
Je trouve aussi que ton écriture est fabuleuse. Tu devrais écrire un livre et sans doute ceux et celles qui t’écrivent. J’ai découvert Lorraine Dey qui a écrit sur son père schizophrène: ‘Pa’pas fou’. Elle est sur Facebook. Comme je suis bilingue, j’ai eu cette chance de lire beaucoup en anglais sur les incroyables rétablissements de plusieurs personnes. Je t’en nomme: Dr Daniel Fisher, psychiatre, diagnostiqué schizophrène à 17 ans.
http://www.dantescure.com/ L’histoire de Catherine Penny et du Dr Daniel Dorman.
Je crois personnellement que les maladies ‘mentales’ sont d’ordre ‘iatrogénique’….causées par les drogues de rue et/ou les médicaments prescrits à outrance. Je n’ai rien contre ceux qui en prennent.
Il y a ‘Carole advices’ sur youtube (et c’est en français) qui aident les gens à se sevrer et qui raconte aussi son histoire. Je pense que les gens aux prises avec cette innommable solitude, doivent établir un réseau d’entraide. Il existe aussi les ‘entendeurs de voix’….mon fils est soliloque 12-16 heures par jour et pourra joindre un de ces groupes à Québec. http://www.lepavois.org/services/mieux-vivre-avec-les-voix/
Ici au Québec, Canada, il y a des groupes qui s’activent. La RRASMQ (le regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec) et l’AGIDD. Chaque personne a ses talents! L’un écrit, l’autre se dévoue à briser les solitudes, l’autre assiste à des rencontres pour faire bouger les politiques du gouvernement, l’un publie un livre, etc. Le Dr William Glasser, qui est traduit en français (La thérapie de la réalité), le Dr Peter Breggin qu’on surnomme la conscience de la psychiatrie, et la liste est longue…
Sean Blackwell sur youtube (bipolarorwakingup), etc.
Le recouvrement/rétablissement existe.
Mille pensées et espoir à vous tous.
-Claire