Le réveil fut difficile. Une bonne heure pour sortir de la torpeur dans laquelle j’étais. La dépression du matin, avec sa cohorte d’angoisses et d’idées délirantes, s’installe de plus en plus profondément. L’immobilisme de ma vie, rythmée par les mêmes actions et occupations toute la journée, sapent mon moral. Mon existence manque cruellement de piquant. Des vacances à la plage me feraient le plus grand bien. Sauter avec un élastique d’un pont pourrait peut-être aussi m’être profitable.
Il faudrait que je casse ce mur un verre, invisible mais terriblement réel, pour changer ma vie. La dépression m’accompagne dans mes marches quotidiennes, pour aller à la boulangerie, prendre le bus… Les échanges humains de qualités sont rares. Dans mon appartement, la télévision ne fait que parler. Elle ne m’écoute jamais. Les discussions que j’ai avec moi-même sont stériles. Pourtant mon cerveau fabrique des pensées que ma conscience doit bien prendre en compte. Un dialogue dans ma tête s’est mis en place. Je parle avec moi-même et je ne sais plus très bien qui je suis et qui je dois écouter.