Nous sommes en plein milieu de la nuit. Le calme règne, il n’y a pas un bruit. C’est dans ces moments la que je me sens le mieux. Tout le monde dort… J’ai juste envie que cela dure le plus longtemps possible. Malheureusement, tout à l’heure le soleil va se lever. Je vais devoir vaquer à mes obligations. J’ai rendez-vous avec mon infirmier psy.
Cela fait 4 ou 5 fois que je le vois. Cela devient de plus en plus pénible. Il ne m’apporte rien. Il s’assure juste que je vais bien et cela m’agace. Il croit tout connaitre de ma pathologie.
C’est juste du contrôle social. Dans notre société, même la folie doit être sous cloche. Ne parlons pas non plus de mon psychiatre. C’est la même chose.
Je suis dépendant de lui pour avoir accès à un traitement que je ne peux arrêter, parce que je suis devenu accros aux pilules que je prends depuis 25 ans.
Allez encore quelques heures de bonheur avant de trouver ce monde qui marche sur la tête et qui m’a désigné comme psychotique, alors que les gens se font la guerre, partout sur la planète, et on ne sait plus trop pourquoi. Moi je suis contre toute forme de violence.
La machine infernale doit tourner à plein régime. Il faut consommer, se battre et être le meilleur. Tout cela me fatigue.
Je ne veux qu’un petit pour de terrain et une maison… Dans un endroit calme et perdu, loin de tout. Je ne supporte plus mes congénères
Qu’on me laisse tranquille.
Je ne me suis jamais senti bien au milieu des autres Hommes. Je ne sais pas pourquoi. Ils me paraissent futiles à se battre les uns contre les autres. Tout cela me fatigue. Ce jeu-là ne m’amuse pas. Je ne veux pas renter dans la ronde.
Alors oui, je suis certainement fou. Fou de ne pas être comme les autres et différent, surement.
Le monde est fou, je suis bien d’accord. Qu’ont tous ces hommes de pouvoir qui n’en ont jamais assez au point de vouloir tuer leurs congénères. Les dirigeants ne peuvent-ils laisser les peuples vaquer tranquillement à leurs occupations sans leurs imposer des guerres futiles, pour un bout de terrain….
Ce sont certainement eux les plus fous qu’il faudrait enfermer !
Cette pensée n’est pas folle, elle est on ne peu plus censée.
Profitons de la nature, d’un peu de nourriture et d’affection.
On n’est pas exigents, fous ou non, juste vivre en paix Voilà tout.