La journée s’étire comme un élastique. Je passe mon temps dans mon canapé, qui commence à vieillir, à regarder les chaines d’information en continue, ou musicale. Qu’est ce qui a changé depuis 20 ans ? Pas grand-chose. J’ai tenté à deux reprises de me rapprocher du monde du travail, sans succès. Je suis quand même parti de chez mes parents, pour avoir mon propre logement.
Mais j’ai l’impression d’être un mort vivant. Je ne vais jamais au cinéma, ni au restaurant, et encore moins en vacances… Cela me ferait pourtant du bien, de mettre mes pieds dans l’océan atlantique, un été. D’allonger ma serviette sur le sable et de prendre le soleil.
Je vis un peu comme un ermite. Chaque fois que je sors de chez moi, je respire un bon coup pour me donner du courage.
Dehors, il y a pleins de gens avec lesquels je croise le regard. J’essaie de ne pas trop les fixer. Il y en a un en particulier, à l’arrêt de bus. Cet homme est souvent là quand je vais faire mes courses. Il doit avoir 40 ans passé, le crâne rasé. Il n’a pas l’air commode. Je me méfie un peu de lui. Il me regarde souvent profondément, avant que je ne tourne la tête.
Vite vite, il faut que je m’éloigne.
Ce weekend, j’ai quand même effectué la visite d’un marché de noël. Cela m’a sorti de chez moi. Je me suis fondu dans la foule. Je n’étais pas trop angoissé. En tout cas moins que l’année dernière, pour le même évènement.
Je suis content, c’est plutôt positif. J’ai quand même un fond d’ermite. Je ne cherche plus à inviter du monde chez moi, ou aller chez les autres.
Je ne cherche pas non plus à avoir des amis.es, ou même des connaissances.
Pour nouvel an, je serais sans doute seul, dans mon appartement. Je me prendrais peut être un peu d’alcool. Ermite et heureux de l’être.