Le soleil réchauffe mon petit appartement. Dieu m’influence dans tous les petits gestes de la vie. Je n’entends pas de voix, mais c’est plutôt une directive qui s’impose à moi. Je dois suivre cette injonction, sous peine qu’un malheur vienne me frapper. C’est dur à vivre. J’ai l’impression d’être sans arrêt sous surveillance, avec des plaques d’égout à éviter, choisir un interrupteur plutôt qu’un autre, faire le bien, ou penser une chose plutôt qu’une autre… D’autre fois je parle directement à Dieu, pour lui demander de l’aide. Je lui répète plusieurs fois mes doléances, puis je m’excuse de le harceler.
Ce matin, j’étais à l’association de patients, comme tous les jours de la semaine. Elle est fermée le weekend. Je peux donc me dire que je suis en repos. En effet, franchir le pas de ma porte et m’en éloigner, me demande toujours un gros effort. Cependant, le lundi matin, je suis quand même content de revoir du monde.
Là-bas, Dieu me laisse un peu tranquille.
Dans le bus que je prends pour revenir à mon domicile. J’essaie de m’installer toujours à la même place, derrière le conducteur. Parfois, je croise le regard d’un homme, souvent âgée, et un flash m’envahit. Je me dis que cet homme est Dieu, et que je l’ai repéré. D’une semaine sur l’autre, il peut choisir des apparences différentes, en changer d’enveloppe corporelle. Cela me perturbe beaucoup.
Quand J’étais en crise, je voyais même le tout puissant à la télévision, et c’est comme si il me parler, juste à moi.
Je devrais peut être demander à ma psychiatre, d’augmenter ma dose de neuroleptique.
Je commence juste à lui parler de tout cela.
Aujourd’hui, je n’ai pas pris de cannabidiol (CBD). Je ne sens pas le besoin d’en prendre, ni d’en racheter. Cela fait plusieurs mois que j’en consomme régulièrement.