Parfois, lorsque je me demande depuis combien de temps je vis, lorsque je fais une introspection de toutes ces années, depuis ma naissance, une angoisse m’envahit. C’est comme un grand vide. Je suis toujours seul, face à moi-même, et j’aurai 40 ans dans 1 mois.
Je me souviens de ce réveil. J’avais à peine 20 ans, et de ce lieu, un hôpital psychiatrique. Les draps étaient blancs. J’étais en caleçon vert, mais je ne m’étais pas déshabillé. On l’avait fait pour moi. J’avais fait une crise de schizophrénie aigue, puis un malaise. J’avais perdu connaissance.
Ce matin-là, il avait fallu que je sorte dans le couloir. Que je vois des hommes en blouses blanches, et d’autres qui étaient hagards, pour comprendre.
J’avais passé 3 jours dans ce lieu. Dans une région que je ne connaissais pas. J’étais en vacances avec mes parents.
Le premier soir, j’avais mendié un sédatif pour dormir. La nouvelle réalité dans laquelle j’entrais, était trop insupportable. Il fallait que je me mette en veille.
Je me voyais déjà passer de longue année dans cet endroit. Je n’avais pas encore revu mes parents.
Je me suis mis à inspecter les fenêtres. Elles étaient robustes, et permettaient à peine à un bras de passer. Ce n’était pas suffisant pour se faire la belle.
Heureusement, il y avait une pièce avec une télévision, pour passer le temps et se changer les idées.
C’est dans ce genre de lieu, que l’on peut faire une introspection, sur ce qui l’on est vraiment. Il n’y a quasiment rien à faire, et coupé du monde, dépendant pour sa liberté d’autrui. On se retrouve face à soi-même.
Heureusement, le troisième matin, j’ai enfin pu voir mes parents. Le soleil était aussi là. J’ai pu quitter cette hôpital, tremblant qu’au dernier moment, l’on change d’avis et que l’on me garde.