Cet après-midi, mes parents sont à un enterrement. Je ne connaissais pas beaucoup la défunte. Un épais brouillard s’est levé, comme pour accompagner cette personne, vers un monde invisible.
Chaque seconde qui passe, nous rapproche inexorablement de ce moment. Quoi que nous fassions ou disions. Et après, l’infini d’un repos éternel ? Tout cela me donne des angoisses.
Pourtant, quand je suis mal, je n’ai qu’une seule phrase en bouche : « J’ai envie de crever ». Cela arrive souvent le soir, quand après une longue journée de solitude, les idées envahissantes cavalcadent dans ma tête. Il faut alors que je me repose, que je rejoigne mon lit et que je me cache sous un épais duvet.
Là je suis bien, ou tout du moins, je sais que la douce torpeur de la nuit, va de son noir manteau, figer ce monde que je n’arrive plus à suivre.
J’aime quand les choses s’arrêtent. Le sommeil est une expérience que j’aime répéter chaque soir.
Le matin, mon antidépresseur me met en joie. C’est même trop. Je n’arrive plus à tenir en place. Il faut que je marche, c’est même désagréable.
La nuit, je peux me réveiller, et la plus part du temps je me sens bien. Comme une parenthèse enchantée, je retourne vite me réfugier dans mon lit sous mon épais duvet.
Quelque fois, un peu somnambule, je fais des choses dont je ne me souviens plus le lendemain. Il m’est arrivé dans mon sommeil, de prendre des médicaments. Je m’en suis rendu compte, en trouvant une boite ouverte, sur ma table de nuit, le lendemain matin. J’ai donc tout mis sous clé.
Il est encore tôt, mais je commence déjà à penser au moment, ou n’en pouvant plus je fermerai mes volets. La nuit approchant, comme une amie, dans mon grand lit vide.