Journée fraiche dans mon appartement mal isolé. Cela fait quelques jours que je n’ai pas pris de codéine, j’ai fini la boite. C’est bientôt la weekend, j’ai envie de ne plus penser et de me retourner la tête. L’alcool a tendance à m’endormir et me rend nauséeux au bout de quelques bières. Je n’en n’abuse donc pas. J’ai quelques médicaments sous la main, un peu d’anxiolytique qui ne me fait plus beaucoup d’effet et du Tercian qui me fait dormir et me rend mélancolique.
Je vais devoir affronter cet après-midi, sans paradis artificiel. C’est pesant et je commence déjà à tourner en rond.
J’ai vraiment envie de vacances. Me trouver sur une plage au soleil et devoir plonger dans une eau turquoise pour me rafraichir. Malheureusement, Je n’ai pas quitté mon agglomération depuis plusieurs années, trop angoissé à l’idée de faire de plus ou moins longs voyages.
En même temps je ne rumine pas, je n’élabore pas de scénarios catastrophes et je ne pense pas délirer non plus.
Je pourrais donc être heureux.
Il me manque malgré tout du contact humain. Je me sens vide. Ce matin, j’ai été à l’association de patients. Il y a toujours les mêmes adhérents. Cependant, un jeune homme accompagné de sa mère est venu se présenter. C’est surtout cette dernière qui espérait voir son fils s’ouvrir un peu aux autres et avoir une vie sociale. Lui, il n’en n’avait rien à faire d’être là et ne reviendra pas.
Moi, de mon côté, j’ai envie de présence féminine.
Demain, la journée risque d’être vide, l’association sera fermée. Les heures vont être interminables. Je vais encore avoir l’impression de passer à côté de ma vie.
Un couple d’amis m’a proposé de passer. Il faut pour cela que je prenne le bus. C’est un vrai challenge car je dois affronter mes crises de paniques. Ce n’est donc pas fait.