La solitude est pesante. J’aurai passé une bonne partie de ma vie seul. Ne sachant pas très bien comment faire avec les autres, et dans une certaine mesure, ne voulant pas non plus.
Comment aimer être avec autrui quand on ne sait pas très bien qui l’on est et ce que l’on aime…
Perdu dans un monde brutal qui ne laisse pas beaucoup de place à l’anormalité.
C’est le weekend ce soir et je n’ai plus de codéine. Cette molécule me permet de me sentir bien. Je me sens sur un petit nuage, heureux et joyeux. Hier et avant-hier, j’ai pris deux comprimés par jour. Je vais demander à ma psychiatre, si c’est raisonnable quelle m’en prescrive dans la cadre de ma psychose, voir sur du long terme.
Les deux jours qui arrivent vont être longs, ennuyeux et un peu jetés à la poubelle. A 36 ans, je peux déjà faire un premier bilan. Le résultat est plutôt négatif.
Je finirai surement seul. Je me suis éloigné de mes amis, je ne vais plus aux réunions familiales. Je me sens à la retraite, d’une vie qui a déraillée à 20 ans. Je n’ai pas su me raccrocher aux wagons, depuis.
Mes parents sont exceptionnels, de m’accompagner dans cette galère. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir, pour me simplifier la vie. Malheureusement, ils vieillissent et je ne veux pas les tracasser trop.
Dans mon appartement mal chauffé, il fait froid. Je le sens jusqu’aux os.
Ce soir, je vais prendre une douche brulante, pour m’apaiser et me réchauffer. Certains manquent de temps, ils sont surchargés, moi je le gaspille. J’ai un peu honte.
Ma cousine, qui à mon âge, vient d’accoucher de son deuxième enfant. Elle est architecte. Vraiment, il faut que la science progresse et apporte une solution aux personnes en souffrance psychique.
Moi aussi, je voudrais avoir des enfants et des petits enfants. Plus j’avance et plus la solitude me fait souffrir.
Tu ne devrais pas avoir honte, tu ne gâche pas ton temps ne t’en fais pas tu attends c’est bien