Ma psychologue est sympathique. Je peux lui envoyer un sms quand je ne vais pas bien et elle me répond. La dernière fois j’étais dans le bus et elle m’a renvoyé un message en 5 minutes. Elle me donne des conseils adaptés à mes angoisses et vient chez moi pour la thérapie. C’est une relation plus efficace que d’aller voir quelqu’un dans un bureau.
En ce moment, j’essaie de recoller toutes les parties de ma vie. Je veux être en accord avec moi-même. Ne plus me sentir comme un puzzle démonté.
Je renoue des relations avec les gens avec lesquels j’ai vraiment envie de passer de temps. Comme il m’arrive d’être décalé, les gens s’éloignent parfois. C’est un gros travail d’explication et de pédagogie pour garder ses amis. Il ne fait pas bon être « original ».
D’autres moments, j’ai envie de tout envoyer balader. De ne plus répondre au téléphone, une fois le soleil couché. La souffrance est trop forte. Je me tords de douleur dans mon canapé et je ne peux plus sortir de chez moi. J’ai l’impression que tous mes efforts sont réduits à néant.
C’est un combat sans fin, avec un cerveau qui s’électrise souvent et me rend la vie impossible. Dans ces moments-là, c’est un travail de cache-cache avec les autres pour qu’ils ne me voient pas dans cet état-là.
Il y a aussi les moments délirants, qui me font honte le lendemain, lorsque j’ai un peu repris mes esprits.
C’est un petit résumé de ce qui se passe dans ma tête et de ma façon de gérer cette maladie. Je n’y arrive jamais complètement. Elle est incurable. Certains s’en sortent mieux que moi mais il n’y a pas de fatalité.
Demain, je vais continuer mon travail, celui qui consiste à être cohérent en attendant la prochaine vague qui me fera souffrir et remettra tout en cause.
Sincèrement, je ne pense pas que ce soit incurable, mais simplement que les solutions n’ont pas encore été trouvée..