Après-midi anxieuse, le Temesta ne fait plus vraiment effet. Je dois voir ma psychiatre vendredi. Je vais lui demander des médicaments plus forts.
J’en ai assez d’être systématiquement sur la brèche. Comme si un danger imminent était là. Ça m’empêche de me poser, de me concentrer sur un film ou sur un livre.
Je veux être ailleurs. La codéine marche plutôt bien, mais je n’en n’ai plus et c’est addictif.
J’ai envoyé un sms à une ancienne voisine, qui est au courant de mes problèmes de santé. Elle ne me répond pas. Je lui demandais juste si elle passait un bon après-midi. Elle doit être occupée.
J’ai envie de discuter, d’échanger… Marre de la solitude. Marre de tourner en rond, avec des moments où je suis au fond du trou, obligé de me réfugier dans mon lit.
Ce que je fais vers 19h00 quand je n’en peux plus ou même des fois en pleine journée.
Je voudrais trouver sur cette terre, un asile, pas forcément psychiatrique… Juste un endroit où je pourrais passer le reste de ma vie dans un état de plénitude.
Parce que pour l’instant, cette planète est un enfer. Depuis plus de 20 ans que je souffre, j’ai mérité un peu de vacances. Mais même cela, je n’y ai pas droit.
Les moments de bonheur sont rares, un peu le soir, quand je sais que la journée se termine.
Je suis prisonnier de ces pensées qui m’envahissent, à l’improviste et qui viennent me terroriser. Je n’imagine que des catastrophes.
« Chassez ces idées » me dit ma psychologue. C’est facile à dire, mais comme venant du mitraillette, elles arrivent et me mettent le cerveau à l’envers.
Il faut alors que calmement, je reprenne ma respiration.
Les minutes passent lentement et les tortures s’avent qu’elles auront le derniers mot. Elle prennent leur temps, sur la durée c’est insupportable.