Cela faisait 16 ans que je voyais mon psychiatre, toutes les trois semaines. Une routine c’était mise en place. En montant l’escalier conduisant à sa salle d’attente, mon cœur s’accélérait, j’avais une angoisse.
En l’attendant, je réfléchissais à ce que j’allais lui dire et ce qu’il allait me rétorquer. La porte s’ouvrait, il me serrait la main en me faisant entrer dans son bureau.
Tout de suite, j’étais mal à l’aise. Il ne montrait aucune émotion face à mes souffrances. Il se contentait de réfléchir, de me regarder et de parler dans un langage pas toujours très clair. Malgré les phrases dures qu’il me disait, je l’écoutais comme le messie. En sortant de l’entretient, j’étais toujours profondément démoralisé.
La première rencontre avait eu lieux suite à ma première crise de schizophrénie aigue. J’étais complètement détruit, au fond du trou et je cherchais désespérément une main pour m’aider à remonter. J’avais passé trois jours dans un hôpital psychiatrique et j’y étais ressorti sans aucun traitement ni recommandation du personnel. J’avais donc quand même décidé de voir un psychiatre en libéral. Un peu au hasard j’avais pris rendez-vous avec lui.
Je n’étais jamais rassuré et il n’était jamais compatissant… Au fil du temps, une emprise psychologique c’était mise en place. J’étais dépendant.
Depuis quelques semaines, je faisais venir chez moi une psychologue. J’ai pu me rendre compte de la différence de traitement. Elle est bien plus humaine, précise et claire. Lorsque nos entretiens sont terminés, je me sens mieux.
Vendredi donc, lors de mon rendez avec mon psychiatre, je lui ai expliqué mon malaise. Il s’est vexé. Rapidement je me suis levé, suite à une dernière provocation de sa part et je lui ai dit d’un ton autoritaire que nous allions en rester là.
Je lui ai payé sa consultation et je suis parti. Il m’a souhaité bonne route, un peu hagard.
Bon s’il est pas rassurant, tant mieux
J’espère que vous n’avez pas de problème à obtenir des prescriptions si besoin. Autrement, vous me décrivez ce que les gens autour de moi et dans les groupes communautaires que je connais vivent la plupart du temps en psychiatrie, et même, plusieurs se voient contraints à une hospitalisation forcée ou une ordonnance de traitement en tentant de virer leur psychiatre. Bonne continuité à vous. Je vous félicite.
Bonjour Linda
Merci pour ton message.
Paul