Deux jours que je n’ai pas discuté avec quelqu’un. Juste deux ou trois bonjours en sortant dans la rue dans mon quartier. Je commence à trouver le temps long. Hier, au creux de l’après-midi, j’ai dû me coucher tellement j’étais mal. Heureusement ça n’a pas duré.
Je vais voir si cet après-midi, je peux passer voir un ami qui habite à 200 mètres. Je vais lui envoyer un sms.
La pluie a remplacé le soleil. Le bitume au sol est luisant et le ciel est démoralisant pour ceux qui veulent bronzer. Ce n’est pas vraiment la plage.
Quelques heures plus tard, après avoir contacté deux amis indisponibles, je suis toujours seul. Ça va durer encore quelques jours avant que ma famille ne rentre de vacances.
Je n’ai plus la force de prendre le bus le matin et aller à mon association de patients. La schizophrénie m’aura bien gâché la vie. Je suis vraiment passé par tous les stades. D’abord des délires puis un repli sur soi, une perte d’autonomie et une incapacité à quitter mon domicile…
Quelles nouvelles difficultés me réservent l’avenir ? Je ne suis pas très optimiste, à moins que la recherche en santé mentale ne fasse un bon de géant.
Ma nouvelle psychologue m’a prescrit des exercices de respiration et deux activités qui me font du bien par jour.
Je mets en place ses conseils même si trouver des choses qui me font plaisir n’est pas si facile. Peut-être boire une bière au soleil…
Au moins aujourd’hui, je ne souffre pas trop mais la journée n’est pas terminée. Hier, j’ai voulu regarder un film de science-fiction et je ne sais pour qu’elle raison, j’ai du arrêter et me mettre dans mon lit.
J’ai hâte que la journée se termine. Que je puisse fermer les volets et me couper du reste du monde, puisque de toute façon, je n’arrive pas à être au diapason avec lui.