Un léger vent de tristesse court dans ma tête. Quand les relations humaines n’apportent pas ce que l’on recherche, il faut essayer avec d’autres personnes. Vous y croyez-vous à l’amitié entre un homme et une femme ? C’est sans doute possible, j’avoue que j’ai du mal. Je ne parle pas de se voir une fois tous les mois mais quasiment tous les jours et passer de longs moments en tête à tête. Pas parce qu’on y est obligé mais parce qu’on le provoque. Les êtres humains sont vraiment complexes et toutes les façons de d’interagir ensembles sont imaginables. Amour et haine en sont les deux extrêmes.
J’ai toujours cru que ne pas exprimer ses sensations était une force. J’étais fou de croire cela. Au contraire, c’est une bombe qui grandit chaque jour et qui finit toujours par exploser. La schizophrénie et les neuroleptiques ont une propension à cela, c’est une vie triste. Une vie de mort vivant dans les yeux des autres.
Aujourd’hui, je vais passer la journée seul avec mon père. J’aime c’est moments-là. Ça va peut-être me changer les idées. J’en ai grandement besoin. Ce matin, une boule d’angoisse a envahie mon ventre, puis mes bras mes jambes et ma tête. J’ai laissé faire la nature défaillante, maintenant ça va un peu mieux.
Le soleil est pâle. On voudrait qu’il brille de mille feux tous les jours. Comme pour le moral ce n’est pas possible. La mélancolie m’habite mais je ne déteste pas ce sentiment. Je ne me sens pas coupable comme dans la tristesse. Il n’y a pas d’évènement précis qui me torture.
Ce soir, la France sera devant sa télévision pour regarder le match de football. Je vais peut-être me coucher avant si la souffrance est trop forte. Demain, je regarderai les résultats et un résumé du match. Je pourrai en discuter avec les autres comme si j’avais communié moi aussi.