J’ai appuyé sur la gâchette et je n’aurai pas dû.

Quand le présent et l’avenir étaient trop sombres, quand tout était fini ou presque, quand il ni y avait plus d’espoir, alors  j’ai appuyé sur la gâchette.

J’ai pris dans le tiroir de la table de chevet de ma chambre assez de pilules pour mourir et le rideau est tombé.

C’était un soir et le lendemain matin mon corps était froid.

Aujourd’hui, je me rends compte que c’était une erreur. J’erre parmi vous, j’essaie de parler mais vous ne répondez pas.

Vous n’entendez pas mes cris de douleurs lorsque je suis allongé sur le trottoir et que vous passez à côté de moi. Aucun pompier ne vient et personne ne s’arrête. Que se passe-t-il ?

Vous êtes le fruit de mon imagination, de mes délires, de mon cerveau de schizophrène.

 

3 réflexions au sujet de « J’ai appuyé sur la gâchette et je n’aurai pas dû. »

  1. Je te lis.
    Je ne réponds pas parce que je ne sais pas trop comment faire pour te dire.
    Tu es quelqu’un de touchant.
    Ma meilleure amie possède la même maladie que toi. Alors venir te lire est un peu comme « regarder » ce qui se passe dans son esprit à elle aussi.
    J’ai bien conscience que mes mots peuvent être mal interprétés car tu as l’air d’être dans une période pas vraiment top. Pas loin de la crise je trouve.

    Je ne peux rien pour toi. Et personne ne pourra rien pour toi sur le web. Comme tu nous l’expliquais, il y a ton psy, ton médecin généraliste, les personnes qui te suivent. Elles sont bien meilleures conseillères que nous, lecteurs, ne le sommes.

    Ne nous demande rien en tout cas. C’est trop difficile et pas notre boulot.
    On te lit, enfin je te lis, j’imagine qu’il y en a d’autres et si ça te fait du bien d’écrire ici c’est tant mieux.
    Mais ne nous demande pas d’intervenir. Ne nous prend pas à partie.

    J’espère que ça va aller mieux.
    Je suis sûre que ça va aller mieux. Pour ma meilleure amie, ça va vraiment bien. Bien mieux que ce qu’elle aurait pu écrire comme tu viens de le faire.
    Tu viens de baisser tes médocs : ne le prends pas mal, mais je pense que tu n’es pas tout à fait prêt à le faire.

    Courage, c’est une putain de maladie.

    1. Merci pour ton commentaire. Je suis prêt à écouter tous les discours et je vois mon psychiatre vendredi.

      Je suis prêt à entendre que je ne vais pas bien. C’est une maladie dont on ne guérit pas, je le sais d’avance.

      1. Bonjour,

        Je suis arrivée sur votre site à cause de ce mot « schizophrène ». Si l’on est attiré, c’est que l’on est concerné, d’une manière ou d’une autre…

        Moi, c’est triste, mon ami s’est suicidé, il y a un an. On s’aimait. On a eu une vie heureuse pendant notre année de vie commune. C’était un trésor… Mais, jamais il ne m’a parlé de « schizophrénie ». Je ne savais pas. Il n’y avait rien d’anormal dans son comportement. Peut-être même ne savait-il pas lui-même qu’il avait cette maladie. J’ai appris lors de son décès qu’il avait arrêté de prendre des médocs le jour où il m’a rencontré. Il voulait être « normal ». C’est sa mère qui m’a mise au courant. Il avait eu ce qu’ils appelaient « une dépression ». En fait, par exemple, il entendait ou a entendu, par crise, « des voix » qui lui disaient qu’il était mort. Franchement, c’est incroyable, car je n’ai pas vécu avec la personne « malade », et on était heureux ensemble, j’en suis sûre… Je n’ai jamais vu sa souffrance. Il disait qu’il avait « changé ». Mais sa maladie est revenue comme un boomerang, et il en est mort : que ça me rends triste…

        Aujourd’hui, je voudrais tant que la science fasse des progrès. Si vous avez cette maladie, il faut vous soigner coûte que coûte, car je suis sûre que ce n’est pas psychologique, mais bel et bien physique. Un peu comme si il y a un problème qui se déclenche dans le cerveau. Mais personne « n’est » une maladie, non : on ne peut qu’être « victime » d’une maladie. Il faut vous soigner. Grâce à vous, et à tous ceux qui, comme vous, se battent, des progrès auront lieux, et un jour, vous et tous ceux qui ont la même maladie que vous, seront libérés. J’en suis sûre.

        Pour moi, c’est un peu comme les alcooliques. Dans le temps, on disait qu’un alcoolique n’avait qu’à cesser de boire. C’était stupide. Apparemment, il y aurait des traitements très efficaces de nos jours. Mais un alcoolique ne peux pas s’en sortir tout seul : il doit se faire « soigner ». C’est une maladie. La schizophrénie, c’est pareil. Je ne sais pas si je suis très claire…

        Bref, je vous envoie plein de bonnes pensées, beaucoup de courage pour vous soigner, et, j’espère de tout cœur que vous serez guérit dans un très proche avenir.

        Merci aussi de parler de cette maladie. Elle est méconnue et fait peur, alors que le danger est parfois pour le malade lui-même… Un schizophrène est avant tout un être humain, et mon ami qui était schizophrène était un ange sur terre, je peux vous le certifier !

        Je vous souhaite un combat contre la maladie dont vous sortirez l’heureux vainqueur.
        Christine

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