Vivre ma vie de schizophrène

La pluie arrose vigoureusement un sol trop sec. Je ne suis pas tellement en forme cet après-midi. J’ai l’impression d’être enfermé dans une cage. Les barreaux sont mes angoisses qui m’empêchent de vivre ma vie. Cela fait plusieurs années que je ne suis pas allé au cinéma, ni parti en vacances et encore moins mangé au restaurant… Je reste chez moi, à l’abri des gens qui me veulent du mal. Même si je sais que ce sont mes interprétations. Je suis paranoïaque.

Vivre ma vie
Vivre ma vie

Parfois même, ils arrivent par la télévision à m’atteindre. Je ne peux compter sur personne. Il faut que je fasse quelques exercices de respiration pour rester calme. J’ai envi de fermer tous les volets de mon appartement. Heureusement je suis au premier étage. Plus ou moins en sécurité.

Ce matin, j’ai pris le bus pour rentrer du centre-ville. Dans les transports en commun je ne regarde jamais personne. Je me place si je peux derrière le conducteur.

Demain, pour fêter le samedi soir à ma façon, je m’achèterai une ou deux bières. Avec ma cigarette électronique, je les dégusterai en écoutant un peu de musique. J’aimerai vivre ma vie. Pour cela, j’inviterai quelques amis que je n’ai pas et nous passerions la soirée ensemble.

Malheureusement, je souffre de phobie sociale. Toute action me conduisant à échanger, partager et vivre avec les autres est une source d’angoisse et de souffrance. Cela fait des années que j’essaie de travailler cela avec mes différents psychiatres. Sans succès.

Je me contente alors, avec regret, de vivre en ermite. Je voudrais exploser toutes ces cages psychologiques qui m’empêchent de vivre ma vie. Il est encore tôt. Je vais allumer mon poste de télévision et voir si personne ne me parle à travers elle. Si ce n’est pas le cas, je pourrai me détendre un peu.

La journée ordinaire d’une personne souffrant de schizophrénie et atteinte d’akathisie

Hier soir, une forte angoisse est venue me cueillir. J’ai d’abord vérifié si j’avais pris correctement mon traitement. Une fois cette hypothèse écartée, je me suis rappeler que souvent le samedi, en fin de journée, j’étais sujet à ce genre de désagrément. J’ai regardé mes mains, mes jambes, et l’angoisse s’est amplifiée. Comme si avoir un corps était une incongruité. Une sorte de poids mort, que je ne contrôlais pas toujours.

Akathisie schizophrénie
Akathisie schizophrénie

J’avais pourtant passé une journée pas si désagréable. Je m’étais ennuyé, mais comme très souvent. J’avais beaucoup regardé la télévision, en boucle même. La météo n’avait pas été très propice aux activités extérieures. Je m’étais quand même astreint à courir une demie heure, sous la pluie.

Après cette angoisse, c’est un moment mélancolique qui est venu ma chatouiller.

Heureusement, comme tous les soirs, réglé comme une horloge, je me suis endormi sans trop de difficulté.

Là je suis dans mon canapé, le lieu dans lequel je passe le plus de temps. J’attends que l’heure tourne. J’irai peut-être dire un petit bonjour à mes parents. Je ne me sens pas trop mal. Mais ce n’est pas l’extase non plus.

De ma porte fenêtre ouverte, je peux entendre mes voisines discuter entres elles, chacune de leur fenêtre. Cela me fait un peu d’animation. J’ai même eu droit par l’une d’elle, à pâque, à des œufs en chocolat. Une dame assez âgée et très gentille, bien qu’un peu bavarde. A priori, personne ne sait que je souffre de schizophrénie dans mon bâtiment. Dans le cas contraire on me lancerait surement des pierres. Il n’est que 15 heures. Décidément, le temps ne passe pas vite aujourd’hui. Je vais allumer mon poste de télévision et voir s’il y a quelque chose de distrayant. Si mes médicaments, ne me provoquent pas une incapacité à rester assis tranquillement. Je souffre régulièrement akathisie.

CBD et schizophrénie

Il y a 3 semaines, j’ai racheté une fiole de CBD, en huile. J’ai pris régulièrement quelques gouttes, sous la langue. Il y a des études qui donnent à cette plante des vertus antipsychotiques et anxiolytiques. Voilà pourquoi elle intéresse tant les personnes souffrant de schizophrénie. Déjà, je ne me suis pas senti plus délirant. Je me suis même montré plus sociable. J’ai aussi pu profiter de quelques soirées, dans une ambiance sereine, sans aller me réfugier dans mon lit pour fuir les idées envahissantes et angoissantes.

CBD schizophrénie
CBD schizophrénie

J’ai arrêté de prendre du CBD du jour au lendemain, une fois ma fiole vide. Je pense malgré tout ne pas en racheter tout de suite. J’attends plus de certitudes médicales sur ce produit. Je n’ai pas eu de sentiment de manque.

Ce matin, j’ai chaussé mes baskets pour une séance de course à pied, après une forte envie de faire du sport et de prendre soin de moi. Un bien être s’en est alors suivi. J’espère reconduire cela le plus souvent possible.

Mais cet après-midi, l’ennuie commence à pointer le bout de son nez. Je suis face à mes écrans, dans mon canapé. Je n’ai pas grand monde à solliciter pour discuter.  Et à travers la télévision, il n’y a pas de voix qui me seraient secrètement destinées, comme je le croyais lorsque j’étais délirant, il y a quelques années.

De même, dans la rue aussi, les gens ne communiquent pas secrètement avec moi.

Ces épisodes ont duré de nombreuses années, avant d’être hospitalisé et d’avoir un traitement médicamenteux. Aujourd’hui tout n’est pas complètement réglé. Il m’arrive encore de m’écarter de la réalité, d’avoir des crises d’angoisse aiguës… Et elles sont plus dures à gérer lorsque je suis à l’extérieur de mon domicile.

Entre mes quatre murs, je suis moins soumis aux stimuli et aux dérives de mon cerveau. En tout cas, je ne suis pas dans d’intenses souffrances.

Luttons contre la stigmatisation des personnes souffrant de schizophrénie

Cet après-midi, à une heure de grande écoute sur une chaine d’information en continu, on a pu voir l’interview d’un schizophrène. Le but de cette entretient était de lutter contre la stigmatisation dont les schizophrènes sont victimes. Cet homme donc, qui a entre 30 et 40 ans, a expliqué son parcours. Sa première crise, le diagnostic tardif…  Et sa stabilisation grâce à un traitement médicamenteux. Aujourd’hui il travaille comme aide-soignant.

Stigmatisation schizophrénie
Stigmatisation schizophrénie

La journaliste, médecin de surcroît, a rappelé la non dangerosité dans 99 pourcents des cas des personnes atteintes par cette pathologie.

L’intervieweuse a insisté pour dénoncer un cliché qui a la vie dure. « La schizophrène serait un dédoublement de personnalité ». Ce qui est totalement faux. Nous ne le redirons jamais assez.

Je fus très heureux de voir ce sujet abordé à la télévision.

Même si cela a réactivé quelques-uns de mes délires et m’a éloigné de réalité pendant quelques minutes. Je me suis souvenu de ma période estudiantine. De ces classes ou j’avais l’impression que tout le monde parler de moi de manière hostile. C’était tellement envahissant est insupportable que je devais sortir de salle. A la limite d’exploser.

Aujourd’hui, avec les médicaments, je pense être stabilisé. Même si très souvent dans la rue, je m’imagine croiser Dieu, incarné dans tel ou tel personne.

Ce matin, j’ai quand même eu motivation d’aller courir un peu. Cela m’a fait beaucoup de bien.

En cet fin d’après-midi ou le soleil brille, je tourne un peu en rond. Il va être l’heure d’avaler mes comprimés du soir. Je vais essayer de rester humble et de ne pas me laisser envahir mes délires de toute puissance. Cela me nuit beaucoup dans mes relations avec les autres, et les délites. Il faut que je me dise régulièrement dix fois dans ma tête, que je suis un humain comme les autres.

Un schizophrène énervé

Un réveil en transe à 6 heures du matin. Je ne me suis pas rendormi. Je n’en n’étais pas capable. Comme si des années de colère étaient restées enfuies en moi et s’étaient libérées d’un seul coup. Quelques heures plus tard j’avais retrouvé un peu de sérénité.

Un schizophrène énervé
Un schizophrène énervé

Pourtant hier dans la soirée, je ne m’étais pas senti aussi bien depuis bien longtemps. J’avais passé une partie de mon temps à vapoter, en regardant les étoiles depuis ma porte fenêtre ouverte. J’aurai aimé que ce moment dure toujours.

Là je suis un peu éteint. Le bourdonnement d’une abeille solitaire en train de faire un nid m’agace un peu. Elle est juste dans l’entrebâillement de ma porte fenêtre.

De temps en temps, je prends un bonbon au CBD et je lève la tête pour regarder l’écran de ma télévision. De l’autre côté, les rayons du soleil commencent à me chauffer le dos.

Dans une semaine j’ai rendez-vous chez ma psychiatre. Déjà il y a un mois, elle m’encourageait à partir en Suisse pour y bénéficier de soins. J’ai créé une cagnotte en ligne pour m’aider au financement de ce projet, voir ici.

Je commence à devenir nerveux. Le bourdonnement de l’abeille est passé de gênant à insupportable. Je vais faire quelques exercices de respiration. Heureusement je vis seul dans mon appartement. Je n’ai personne sur qui passer mes nerfs. Bien que je sois contre toute forme de violence.

J’ai quand même fermé ma porte fenêtre. Tant pis pour les nids. Mais mon calme n’est pas encore revenu totalement. J’ai envie de retourner la table qu’il y a devant moi.

Je vais aller marcher un peu pour me détendre. Je suis encore énervé. Mardi, l’association de « patients » rouvre ses portes. Cela va me faire du bien de voir un peu de monde. Si j’arrive à prendre le bus pour m’y rendre.

Schizophrénie et meurtre

Les schizophrènes sont-ils de dangereux criminels ?

Déjà il faut expliquer aux quidams que la schizophrénie n’est pas un dédoublement de la personnalité. Cette pathologie s’appelle trouble de la personnalité multiple. A ne pas confondre.

Pour revenir à la schizophrénie, je peux d’abord vous parler de mon cas. J’ai fait deux crises de schizophrénie aiguës. A chaque fois je n’étais plus moi-même. J’ai littéralement explosé. Je me suis mis à hurler dans la rue. Je ne voulais plus qu’on m’approche. Mais jamais je n’ai agressé physiquement quelqu’un. A la première crise, j’ai même dû éviter certains coups de poings des gens autour de moi, qui avaient surement peurs. Je voulais juste évacuer ma rage, en hurlant. A la deuxième, j’ai subi la violence des pompiers qui m’ont attrapé pour me sangler dans leur véhicule. Je n’ai pas résisté.

J’ai vécu de grands moments de tensions intérieurs, des dizaines de fois. Surtout dans mes relations avec mes parents. Mais jamais je n’ai touché à un seul de leurs cheveux. Je préférais partir, fuir.

De plus, tout cela s’était avant d’avoir un traitement antipsychotique. Qui a profondément clarifié mes pensées.

Schizophrénie et meurtre
Schizophrénie et meurtre

Aujourd’hui je sais gérer les contrariétés, les reproches, les frustrations… Je suis beaucoup plus calme.

De plus, parmi mes nombreux amis schizophrènes, je n’ai jamais eu à subir la moindre violence physique. Et cela fait des années que je côtoie mes semblables.

Alors bien sûr, il y a de terrifiant faits divers. Mais statistiquement les schizophrènes ne sont pas plus dangereux pour les autres que le reste de la population. Nous sommes 600 000 en France. Imaginez un peu si nous étions de dangereux criminels ? Le pays serait à feu et à sang. Or ce n’est pas le cas.

Vivre en bonne harmonie avec un schizophrène stabilisé, devrait être tout à fait banal dans l’esprit de la population.

La famille d’un schizophrène

Hier chez mes parents étaient réunis une partie de ma famille pour l’anniversaire de ma sœur. En général, les jours qui précèdent ce genre d’évènement, je suis impatient. Mais systématiquement, le moment venu, je suis en souffrance. Hier n’a pas fait exception à la règle. Ce sont souvent d’interminables repas, dans lesquels je parle très peu. Je ne suis pas du tout à l’aise en société. Je regarde envieux mon frère, qui lui l’est. Une fois le gâteau mangé, et tout le monde reparti, il m’a fallu deux bonnes heures pour retrouver un peu de sérénité.

La famille
La famille

Pourtant j’aime ma famille.

Ce matin, j’étais heureux de me retrouver seul dans mon appartement. J’ai pu mettre en place mes petits rituels, que j’affectionne tant.  Pas de pression. Le dimanche sera calme. Il n’y aura que mon frère chez mes parents. Nous allons juste déjeuner ensemble chez ces derniers. Je vais pouvoir profiter de mon canapé… Même si parfois je le déteste aussi.

Aujourd’hui, dans l’hypermarché à côté de chez moi, j’ai fait quelques courses à l’ouverture. On y voit plus ou moins toujours les mêmes têtes. Ils y achètent leur alcool pour la journée.  De mon côté, je me suis contenté d’un peu de pâte et d’emmental.

Sinon, je continue à vous tenir au courant de mon projet de voyage en Suisse Romande, pour rencontrer une assistante sexuelle. Le temps passé avec elle coûterait pour 1h30, 150 euros. Il faut savoir qu’elles ont suivi une formation d’un an, et qu’elles travaillent en plus de cette activité avec les personnes handicapées. Comme me disaient une assistante sexuelle que j’ai eu au téléphone. Elles font cela avec le cœur.

Le temps passe vite. Je vais devoir vous laisser pour aller dire bonjour à mon frère. Il est plus jeune que moi de deux ans. Nous nous entendons assez bien.

La porte fenêtre d’une personne souffrant de schizophrénie

L’après-midi risque d’être longue. Les minutes s’écoulent lentement. Tictac… Mais pourtant, rien ne peut les arrêter. Mon visage se ride et mes cheveux tombent… Mon corps perd petit à petit de sa vigueur. Il m’en reste encore pour satisfaire une femme mais pour combien de temps ? Un jour il sera trop tard.

porte fenêtre
porte fenêtre

Le ciel gris me donne le cafard. La porte fenêtre de mon appartement est ouverte et je n’entends presque rien. Je suis peut-être déjà un fantôme. Il faudrait que je parle à quelqu’un pour me sentir vivant. Je vais aller faire un tour dans la rue pour humer l’air, prendre un passage piéton…

Un ami est parti sur la côte. Il va prendre un peu de bon temps. Il a bien raison.

Je viens d’avoir des nouvelles de « corps solidaires », pour mon projet. Cela devient de plus en plus réel. J’en suis heureux.

En attendant, le silence est assourdissant. De temps en temps je lève tête pour regarder l’écran de ma télévision, dont le son est coupé. Les images multicolores me sautent à la figure.

Quand même, derrière moi, une abeille solitaire fait son nid en terre dans un creux de ma porte fenêtre. Malheureusement pour elle, je le détruis involontairement à chaque fois que je ferme cette dernière. Pourtant obstinément, elle recommence tous les jours.

Une odeur de fruits rouges a envahi pour appartement et s’évacue doucement dehors. C’est la vapeur produite par ma cigarette électronique. C’est peut-être cela qui attire les abeilles…

Quelques fois même, mon alarme de protection contre les incendies se déclenche. Je laisse donc ma porte fenêtre ouverte.

Je tourne la tête vers mon horloge et je peux voir que le temps s’est accéléré. Il est relatif.

Pourtant, un sentiment de mal être s’est installé. Sans que je ne puisse en expliquer la cause. Je vais fermer ma porte fenêtre.

Schizophrène et encore ce matin, je ne suis pas en trop mauvaise forme.

Comme souvent je me sens bien le dimanche matin. Cette journée ne fait pas exception à la règle.  De plus, mon antidépresseur me donne un sacré coup de pouce.  Je chante tout seul chez moi. Je ne pense pas avoir d’idées délirantes à ce moment précis. Cependant, j’ai l’impression d’avoir toujours été psychotique. Aussi loin que je me souvienne. J’avais juste réussi à le caché. Jusqu’au jour où j’ai explosé. Vers l’âge de 20 ans. Une terrible surprise pour toute ma famille. Pour mes parents cela a dû être très dur. Même s’ils ne le montrent pas.

Je souffre de schizophrénie
Je souffre de schizophrénie

Dans quelques minutes je vais avaler mes pilules de la mi-journée. Sans elles, je vis un véritable cauchemar.  Alors je n’oublie jamais de les prendre.

Il a fallu des années et des années pour que j’accepte de dire que je suis une personne qui souffre de schizophrénie. Aujourd’hui je le revendique dans mon blog. Je veux même militer pour que nous en soyons plus stigmatisés…

Il faudrait que nous descendions tous dans la rue !!! Nous sommes 600 000. Cela ferait un sacré ramdam. Enfin c’est plus un rêve….

Demain, l’association de « patients » rouvre ses portes après le weekend. Depuis quelques semaines, j’arrive à mis rendre en bus, seul, pour l’aller et le retour. J’en suis assez fier. Il y aura peut-être Thierry, avec qui je m’entends assez bien. Nous parlons souvent de cigarette électronique, que nous utilisons tous les deux. Cela fait deux ans que je n’ai pas touché à une vraie cigarette.

Mon ventre vide commence à me rappeler à l’ordre. Je ne sais pas encore ce que je vais me faire à déjeuner. Ce sera surement des pâtes. Autant par soucis économique que par facilité de préparation. J’espère être aussi en forme, après le repas et pendant l’après-midi. C’est souvent plus compliqué.

Je souffre de schizophrénie mais je ne me sens pas trop mal

Je ne me sens pas trop mal aujourd’hui. Je suis plutôt content. Cela fait quelques jours que je ne suis pas en souffrance. C’est appréciable. J’espère que cela va durer. Mais quand même, le soir vers 22 heures, j’ai hâte d’être au lendemain matin. Je n’aime pas trop ce moment de la journée, entre deux rives.

le moral est bon
le moral est bon

Cependant, avant de me mettre dans mon lit. Je vérifie pendant 10 minutes que tout est bien éteint et fermé, (plaques de cuissons, réfrigérateur, ampoules…). Ce sont de véritables tocs de vérification. C’est usant.

Sinon, je continue mon petit bonhomme de chemin avec l’association Corps Solidaires. C’est une association Suisse Romande pour l’assistance Sexuelle des personnes handicapées. Cela coute un peu d’argent. J’ai donc créé une cagnotte à ce sujet.

Ce matin quand même, je suis allé voir mon médecin généraliste. Une dépigmentation de la peau, sur le visage et sur les mains, m’oblige à quelques soins. Heureusement ce n’est pas grave et pas contagieux. C’est juste pour le côté esthétique que c’est embêtant.

Depuis, je me suis installé dans mon canapé. C’est un peu un rituel l’après-midi. Le soleil baigne mon appartement d’une douce lumière, chaude et rassurante. Avec les reflets, je n’arrive plus à voir pleinement l’écran de mon téléviseur.

Lundi, je vais retourner à l’association de « patients ». L’animatrice absente la semaine dernière, sera de nouveau présente. C’est un peu mon seul lieu de socialisation.    

En attendant le weekend risque d’être long. La solitude sera pesante. Surtout le dimanche. J’irai peut-être dire bonjour à mes parents. Ils sont toujours contents de me voir. Il faut dire que les concernant, j’ai mis de l’eau dans mon vin. Je suis beaucoup plus calme et je ne m’emporte plus à la moindre remarque. J’ai longtemps été quelqu’un d’énervé. Bêtement, ou dans mes délires…