Je suis fatigué, physiquement et mentalement. Je vais passer la journée, seul. Il n’est que 11h00 du matin et je vais regarder l’heure tourner jusqu’au moment, où le sommeil viendra me chercher, ce soir.
Je n’ai plus la force de créer des liens amicaux. Je n’ai plus envie de m’engager. Cela fait sans doute trop longtemps que je vis comme un ermite. Il faudrait que je remette en marche la machine. J’en suis loin.
Dans la rue, les gens apparaissent menaçants. Ils vont m’agresser, surement. Pour me détendre, je fais des exercices de respirations. Pourquoi, s’approche-t-il si près de moi ? C’est mon téléphone qu’il veut voler ? Je regarde ailleurs et je m’éloigne de lui. Ouf voilà, le bus qui arrive. En plus, il ne monte pas dedans.
Vite, vite, je veux rentrer dans mon appartement et fermer à double tour. Les passagers me regardent de temps en temps. Je consulte mon téléphone, pour ne pas avoir à croiser leurs regards.
Le bus est moderne, et il n’y a pas trop de monde. Je me détends un peu en me rapprochant de chez moi. Une angoisse m’envahie soudain, en imaginant qu’il va tomber en panne et nous laisser sur le bord de la route.
Il continue sa route, à coups de freins, de gens qui montent et descendent… Derrière moi, deux hommes parlent forts. Je peux sentir l’alcool qu’ils dégagent. Cela ne me rassure pas. Ils descendent, rapidement.
J’arrive enfin à destination, après de nombreux feux rouges, comme autant de frustrations. Une fois chez moi, je me lave tout de suite les mains.
Je peux souffler un peu. Je ne ressortirais pas de la journée ou juste pour aller voir mes parents.
Le téléphone sonne, cela me stresse. Je n’ai pas envie de parler. Je ne décroche pas. C’est une connaissance et je n’ai rien à lui raconter.
J’attends le soir pour fermer mes volets me mettre dans mon lit.