Ce matin je suis allé faire un tour en ville. Vacances scolaires oblige, à l’intérieur du bus, régnait un calme apaisant.
J’ai fait mon petit tour à l’association de patients. Vers 11h00, j’ai dû affronter la rue à pieds, pour me diriger vers l’arrêt de bus et regagner mon domicile. J’ai senti un malaise. Je n’arrivais plus à regarder les gens que je croisais. Une angoisse m’en empêchait. Un vrai cauchemar, m’obligeant à tourner la tête à chaque fois. J’étais perdu.
Dans la souffrance, j’ai pu quand même rentrer chez moi. Une fois dans le bus, j’étais presque sauvé. Je me suis mis dans ma bulle, ne regardant que mon smartphone.
Cet après-midi, j’ai décidé de ne pas sortir. Mon corps est habitué. Il se met en veille et je ne veux pas revivre la même épreuve que ce matin.
Décidément, je suis fragile. Ma nouvelle psychiatre, après deux séances, m’avait pourtant dit que si je ne lui avait pas dit que j’étais schizophrène, elle n’aurait pu s’en apercevoir.
C’est une femme de quarante, cinquante ans. Elle a une paire de lunette noire, qu’elle utilise pour lire, qui lui donne un air sérieux. Comme tous les psychiatres, elle est assez sûre d’elle. C’est un peu désagréable. Il suffit de lui dire sa pathologie, pour d’assez rapidement, elle vous mette dans une case, tout en prenant une sorte d’ascendant psychologique. Je la laisse faire pour l’instant.
J’attends de voir comment cela évoluera. Heureusement, je ne la vois qu’une fois par mois, pour obtenir mon ordonnance.
La fatigue et l’énervement commencent à me gagner, devant mon clavier. Je ne suis plus très concentré. Je ne tiens pas très longtemps. C’est aussi pour cela que je ne peux pas travailler. Toute tâche, me demande beaucoup d’effort et m’use prématurément.
J’ai besoin de vacances.