Rien envie de faire cet après-midi. Je suis complètement apathique. En même temps, je ne me sens pas mal, c’est déjà ça. Je passe mon temps à allumer et à éteindre la télévision. Je tourne en rond. Dehors, il n’y a pas grand-chose à observer. Une voiture passe parfois.
Il y a une semaine, mon psychiatre, un peu bousculé par l’annonce de la visite à mon domicile d’une psychologue comportementaliste, s’est décidé à me proposer un nouveau neuroleptique. Maintenant que je parle à cette psychologue, je me rends compte aussi, qu’elle est beaucoup plus claire dans nos échanges. Je vais peut-être prendre mes distances avec mon psychiatre et me contenter de sa prescription de médicaments, une fois par mois.
A cette heure, écrire me fatigue beaucoup. Il faut que je me concentre et si je m’écoutais, j’irai me mettre dans mon canapé. Les minutes interminables, dans le silence assourdissant de mon appartement, ne sont pas propices à mon dynamisme.
Il faut que j’aille faire la vaisselle. C’est comme si l’on me demander la lune. Il faut aussi que je mange ce soir. Ça va être du vite fait, salade de tomates avec du riz. Je culpabilise quand je mange trop gras, avec mon traitement, je peux facilement prendre du poids. Et puis c’est tellement plus facile de ne pas manger quand on est tout seul.
A part ma cigarette électronique et la télévision, je ne fais pas grand-chose. Je bois beaucoup d’eau, pour dessécher ma bouche, qui devient vite pâteuse à cause des médicaments.
J’ai l’impression que le monde tourne et que je passe à côté de choses importantes, pour plus tard ne pas avoir de regrets. En même temps, ici chez moi tout seul, je me sens en sécurité. Il me faut tellement d’efforts, juste pour sortir dans le hall de mon immeuble.
Rolalaa ça a l’air lourd de tourner en rond comme ça dans ton appartement..