Quelques jours heureux en famille. Le soleil, une terrasse et des proches, quoi de mieux après une longue période de solitude et de souffrance.
Cela tranche avec mes articles précédents mais ce soir je me sens bien. Déjà le repas du midi à la maison de retraite de ma grand-mère avait été « sympathique ». Une sorte de calme et de sérénité m’avait envahi. C’est assez exceptionnel pour le souligner. D’habitude mon mal être ronge mes relations avec les autres et me rend hautement irritable, mais pas ce midi.
Ce n’est pas une guérison, juste un répit que la schizophrénie m’accorde. Je ne sais pas quelle molécule a pénétré mon cerveau et mon corps mais je veux la même en injectable.
J’essaie de profiter au maximum de la présence de mon père, comme le soleil. Il a toujours était là pour me soutenir, même dans les moments les plus difficiles. Il ne m’a jamais abandonné.
Dehors le soleil un peu fort, sèche rapidement le bitume après de fréquentes averses. Ce matin, je suis retourné à mon association de patients. J’ai repris mes petites habitudes. Mois d’août oblige, nous n’étions pas très nombreux, mais suffisamment pour bien rigoler. Jacques, toujours exubérant, est attachant finalement. Il se fait remarqué partout où il va. Il est un peu décalé avec ses vestes en peau de léopard et ses cheveux longs. Il a une grande intelligence sociale, même si pour le quotidien il a besoin des autres. C’est tout le drame de ce genre de maladie.
C’est rare, comme ce soir, que je me dis que la vie vaut d’être vécue. Malheureusement, je sais que ma pathologie va me rattraper. Tel un cerbère, je ne serai jamais tranquille. Je connais trop bien les enfers que la vie peut parfois nous imposer. Je vais donc savourer cette jolie soirée.