Ma famille rentre aujourd’hui de vacances. Je ne serai soulagé que quand je pourrai leur parler. Cela fait une semaine que je suis assez seul. Je n’habite plus chez eux mais ils sont importants pour mon équilibre et vivent près de chez moi. Je vais pouvoir retourner à mon association de patients et prendre le bus. Quand ils ne sont pas dans le secteur, je n’y arrive pas.
Je me sens mal, j’ai l’impression d’être une marchandise sur un quai de gare, qui voit passer les trains. J’essaie de toutes mes forces de me relever mais c’est trop dur. C’est la tête qui ne veut plus suivre, elle me harcèle constamment. Et puis le corps aussi, il veut couper la tête. Tout est à l’envers.
La souffrance se distille lentement dans mon organisme. Je ne sais plus quoi faire. Tout à l’heure j’irai me boire quelques bières. C’est un moyen pour se sentir mieux et encore uniquement si je vais me coucher après. La descente est un vrai clavaire.
Cette semaine sera plus intéressante. Je vais pouvoir côtoyer un peu plus de monde. En même temps je veux aller mieux depuis tellement d’années. Je n’y crois plus, en la guérison et au bonheur. Je vais devoir porter mon fardeau jusqu’au bout.
La schizophrénie est une maladie honteuse. On peut le dire. J’espère juste avoir de temps en temps de bons moments, pour me dire que ma vie aura valu le coup d’être vécue. Je garde des rêves, secrètement.
Et puis je veux mourir vite, sans souffrir. Sans voir venir la grande faucheuse. Le vent se lève, quand viendra la nuit, enfin je pourrai véritablement arrêter d’avoir mal.
Le soleil le matin me donne encore un peu de satisfaction, assez vite dissipée par mes premiers délires. Puis la journée s’étend, interminable… Je compte les heures, les minutes…
Je suis présent, sans vraiment être là, occupé à me battre contre mon mal être.
Et si tu pars avec tes parents, tu peux te déplacer plus loin de chez toi?
Oui avec mes parents je me sens plus en sécurité et je pars plus loin.
Oui avec mes parents je me sens plus en sécurité et je pars plus loin.