Le soleil se couche et les lampadaires commencent à crépiter. J’entends les enfants dans le jardin d’à côté jouer leur père. C’est apaisant.
Vers 18 heures, j’ai eu un début d’anxiété. Quelques exercices de respiration et les angoisses sont redescendus. J’ai passé mon après-midi sur internet, pour acheter un article sportif. Entre le prix, les avis des uns et des autres, il m’a fallu 2 heures pour faire mon choix.
Demain, j’ai rendez-vous avec ma psychologue à domicile. Elle est un peu jeune mais très compétente. Elle est spécialisée en thérapie comportementale et cognitive.
Ca me change un peu des autres psychiatres que j’ai pu voir avec leur côté psychanalysant, absurde.
Encore récemment, j’ai pu lire que la schizophrénie est une maladie avec une cause génétique, importante. Effectivement, j’ai deux tantes du coté de ma mère qui souffrent de la même maladie.
D’habitude, abruti par les médicaments, je suis dans mon lit à 21 heures. Ce soir c’est diffèrent, j’ai envie de profiter. C’est le crépuscule et je ne veux pas que la mélasse noire envahisse définitivement le ciel. Il y aura bien quelques étoiles et la lune… mais pas assez de lumière pour se sentir vivant.
Et puis la nuit, il n’y a pas de médecins, cela m’inquiète. Quand je me mets dans mon lit, je passe en revu dans ma tête, tout ce qui m’angoisse. C’est automatique et ce n’est vraiment pas la période de la journée que je préfère. Je prends des anxiolytiques pour que ce moment désagréable ne dure pas trop longtemps.
Dehors, il n’y a plus de bruit. Les enfants sont rentrés. Je vais essayer de tenir le plus longtemps possible pour que la fatigue m’emporte très vite.
Je n’aime pas la lumière artificielle. C’est comme si l’on trichait avec la nature. J’ai fermé la porte fenêtre de mon appartement. Chacun est chez soi.
Bonjour Paul,
De prime abord, je tenais à te féliciter pour ton courage,la clarté avec laquelle tu décris ce que tu vis et ressent.
On m’a diagnostiqué une schizophrénie de type paranoïde il y a 2 ans.
Je ne l’ai appris qu’à la lecture du bulletin de sortie. Passé le choc de la surprise, il m’est resté un sentiment de honte qui s’est mu en colère.
J’ai tout de suite demandé à m’entretenir avec le spécialiste avec lequel j’ai discuté 20 jours durant le repos que j’avais effectué à l’hôpital. Ce dernier, nullement impressionné, m’expliqua qu’il avait longtemps hésité entre un trouble bipolaire et cette dernière maladie pour laquelle il avait finalement opté.
Je l’ai revu tout les mois pendant un an et demi, jusqu’à 3 mois avant son départ définitif de notre contrée sans avoir de précisions sur les caractéristiques de cette maladie malgré mes nombreuses questions. Il m’expliquait que mon cas était léger!
Nos échanges se bornaient donc uniquement à mon travail et mes relations avec les tiers qui étaient exécrables. Je sais aujourd’hui que tout était de ma faute.
Je ne nommes jamais ma maladie aux tiers et au reste de ma famille qui pensent au mieux que je souffre de troubles de l’humeur ou pour les autres que je suis dépressif…ce qui me convient.
Je souhaiterais échanger avec toi si tu en as la force, à propos de cette maladie pour laquelle certaines descriptions que tu fais dans ton blog ne me sont pas indifférents pour les avoir vécues après consommation de forte de doses d’alcool quand je n’en pouvais plus de moi, des autres…que sais je encore!
Je ne sais pas s’il y aura un autre spécialiste pour le remplacer. Je serais probablement suivi par un généraliste. Aussi toute information ou échanges pour mieux vivre cette maladie dont on ne guérit pas sont les bienvenues.
Aussi si tu le souhaites, tu peux me répondre sur ma boîte mail à l’adresse suivante: bakerofafrica@gmail.com
En espérant te lire.
A bientôt peut-être.
Baker.