Une journée qui a débuté avec une visite chez le médecin. Heureusement, plus de peur que de mal. Mon frère et sa femme vont passer le weekend chez mes parents qui habitent pas loin de chez moi. Cela va être l’occasion de retrouvailles. Malgré la différence de revenus avec mon frère, je ne suis pas jaloux. Je suis content pour lui d’avoir bien réussi dans la vie.
Pas trop d’anxiété aujourd’hui même si j’ai quelques troubles obsessionnels compulsifs. J’imagine qu’il va se passer une catastrophe si je ne mets pas les objets d’une certaine façon. C’est complètement stupide mais c’est plus fort que moi.
Si je regarde un peu mon avenir, il y a peu de chance que j’ai un jour des enfants. Je ne suis pas assez fort psychologiquement pour en assurer l’éducation. J’arrive déjà difficilement à me gérer et je suis souvent angoissé pour un rien.
De plus, je ne sors pas facilement de chez moi. Cela fait plusieurs années que je n’ai pas vu mes oncles et tantes, ni même mes cousins et cousines. Tout déplacement à plus de 20 km de mon appartement est une phobie.
Ce weekend, il y aura quand même ma grand-mère qui est en maison de retraite. A son âge avancé, elle a de gros problèmes de mémoire et s’énerve pour un rien. Elle n’accepte pas le handicap que ça tête lui impose.
Cela fait quelques mois que je n’ai pas eu de délires trop envahissants. Malheureusement, je ne maitrise pas complétement mes pensées qui s’imposent à moi sans que je ne le veuille et qui me provoquent de l’anxiété. C’est pas toujours facile la vie d’un schizophrène. Il arrive quand je souffre trop que je maudisse cette maladie.
Il y a des fois ou je voudrais même en finir. Heureusement je n’ai jamais été jusqu’au bout. Je pense aux 10 à 15% de schizophrènes qui se suicident et dans un sens je peux les comprendre.
Quand on est atteint par cette maladie, le plus important est d’être bien entouré. Je ne compte plus les heures passées avec mon père essayant de me remonter le moral ou de calmer mes angoisses.