Un moment de quiétude, ça fait toujours du bien. Mes souffrances psychiques ont l’air de me laisser un peu tranquilles aujourd’hui. Ce matin j’ai pris le bus sans aucune difficulté. J’ai maintenant comme habitude de m’assoir à l’avant pour ne pas voir les autres passagers, c’est mieux. C’est un peu comme si j’étais dans une voiture personnelle, avec comme visuel, le chauffeur et la route.
Plus tard en rentrant chez moi, j’ai eu un échange par SMS avec Caroline qui ne répondait plus depuis quelques jours. C’est une chouette fille, je suis parfois provocateur, c’est plus fort que moi. Elle commence à me connaitre et me laisse mijoter un peu avant de me répondre.
Par contre l’après-midi risque d’être longue. La télévision c’est barbant mais quand on n’a rien à faire. Ils passent en boucle les résultats des élections européennes et sur une autre chaine, des clips vidéos avec des femmes objets. Le pouvoir et le sexe font toujours tourner le monde. Je suis un peu à mille lieues de tout cela.
Ce qui est important à mes yeux, c’est juste de ne pas souffrir. Parfois je me demande qu’elle vie j’aurais eu si je n’avais pas été schizophrène mais très vite je pense à autre chose, ça fait trop mal.
Je commence à ressentir un grand vide, sans passion ni gout pour effectuer la moindre action. Je passe de mon canapé à l’écran de mon ordinateur. Tout me parait si inutile comme regarder un film où ouvrir un livre.
Il est encore tôt dans l’après-midi. Les joies sont de courtes durées. La fatigue psychique commence à me gagner. Je me demande pourquoi faire des efforts toute la vie. On ne se souviendra pas plus de moi et je n’aurai pas changé grand-chose. Je me demande comment les gens font-ils pour être motivé et se lever chaque matin. Quel est donc leur ressort intérieur ? Moi, si je ne sais pas où je vais, j’arrête d’avancer. C’est juste que j’aimerai bien que cela serve à quelque chose et là j’ai un doute.