Je parle sous le coup de l’émotion, je viens de voir mon psychiatre. Il a été identique à lui-même. Il écoute, pose deux ou trois questions. Au final, j’ai l’impression que son seul critère, pour savoir si je vais bien ou pas, c’est si j’arrive à sortir de chez moi et si j’ai une vie sociale un peu plus riche. Il veut donc savoir ce que je fais.
Ça commence à devenir pénible. Il me demande de faire des efforts avec toujours ce ton un peu condescendant. Faut dire qu’il a du style, c’est un grand brun d’une cinquantaine d’années, toujours tiré à quatres épingles. Il est charismatique et gagne beaucoup d’argent, 60 euros pour 20 minutes de consultation. Il conduit une belle voiture, un 4*4 de marque étrangère. Il est lisse comme un serpent et a réponse à tout.
Bref, vous l’aurez compris, je suis un peu agacé de devoir lui rendre des comptes. C’est un peu la lutte des classes aussi.
Heureusement que dans la médicamentation, il connait son travail. Régulièrement je lui demande si de nouvelles molécules sont sorties et ses réponses sont toujours négatives.
Le conseil du jour a été de me faire un emploi du temps lorsque mes parents sont à l’étranger. C’est vrai que se sont des semaines pendant lesquelles je peux être très angoissé.
Bien que je ne vive pas avec ces derniers, je les vois tous les jours. Ils sont un repère importants et j’angoisse à l’idée de ne plus pouvoir compter sur eux.
Il faut donc que je me programme des activités, les moments ou ils sont à l’étranger, pour éviter que la journée ne soit un grand vide.
Je vais essayer, il a quand même fait 11 ans d’études. Il ne peut pas être complètement toxique.
C’est un peu étrange de parler comme cela d’une personne que l’on paye pour avoir une aide mais je me sens angoissé à l’idée d’en voir un autre.