A la base je n’avais déjà pas trop envie. Je rentre dans le hall de la grande surface. Il y a des milliers de petits points brillants qui font un peu tourner la tête. Ne pas croiser le regard des gens, toujours, c’est un principe.
Dans le magasin les gens me bousculent, je tiens bon, je regarde par terre. Plus je m’éloigne de la sortie, plus la pression monte. Si j’ai une crise il me faudra plus de temps pour retrouver le plein air.
Je choisis les premiers articles, je me demande ce que je fais là. Je dois aller à l’autre bout du magasin pour acheter les gâteaux apéritifs. La pression monte dans ma tête, ça commence à tourner. Je ne trouve pas ces foutus tucs au bacon, ça commence à devenir intenable. Je suis comme une toupille entre les chips et les bretzels. Une crise d’angoisse monte, ouf, je viens de trouver les biscuits.
Je me dirige vers les caisses pour payer. La file d’attente est longue, vite vite, j’ai envie de sortir. Bientôt je ne serai plus capable de saisir mon code secret. L’angoisse est à son paroxysme. Ouf enfin, j’ai réglé la note.
Je marche d’un pas rapide pour retrouver mon logement, à 5 minutes à pieds.