La journée est déjà bien avancée. Je relance un peu la cagnotte qui me permettra de payer l’hébergement de mon blog, pour une nouvelle année. Merci d’avance aux donateurs.
En discutant avec des amis souffrants aussi de schizophrénie. Je me suis aperçu que certains, comme moi, avaient tendance à avoir une communication dégradée. Nous avons une façon bien à nous de comprendre les choses. Nous pouvons donner plus d’importance à un geste anodin, qu’à une phrase construite. Un mot pris à la volé et sorti de son contexte, pourra nous faire agir de façon inattendue.
Pendant des années j’étais persuadé d’avoir ce super pouvoir. Celui de comprendre les choses de façon unique, et mieux que quiconque.
Je voyais le monde par le prisme de ma maladie. Tout était déformé et je souffrais en réalité beaucoup de ne pas être comme les autres. De ne pas comprendre et communiquer comme mes camarades. Je me suis retrouvé de plus en plus isolé.
C’était une souffrance d’autant plus intense, que je pensais être sur la terre avec une mission. J’imaginais être l’élu.
Cette dichotomie entre mon rôle divin supposé sur terre, et le rejet dont j’étais victime me rendait complètement fou.
Pourquoi ma communication tombait toujours à côté ? Je n’avais jamais le mot qu’il faut.
Je voyais les autres devenir populaire et moi rejeté. J’étais pourtant l’élu.
Cela me renforçait dans ma folie. C’était un chemin de croix que je devais suivre, comme mon illustre prédécesseur. Il fallait souffrir. C’était ainsi pour devenir le nouveau fils de Dieu sur terre.
En réalité, je suis un type ordinaire qui souffre d’une maladie psychiatrique. Aujourd’hui j’ai arrêté de chercher à être populaire. Je ne souhaite même plus à avoir des amis. Ma vie monacale me suffit. J’essaie quand même de gérer le peu de communication que j’ai le mieux possible.