Les températures ont nettement baissées. Je ne me sens pas trop mal. Je suis assez serein. Pourtant, lors de mon dernier entretien avec ma psychiatre, j’ai tenu des propos délirants. Il fallait que j’en parle. J’étais tout excité. Elle ne m’en a pas tenu rigueur.
En règle générale, j’arrive à tenir ma langue. Lorsque je suis à l’association de patients, ou avec des amis. Mais mon cerveau est rempli de propos délirants, que j’enfouis au plus profond de moi.
Ils ne sortent que rarement. Cependant, il a encore quelques années, je pouvais harceler mes parents. C’était horrible.
Heureusement pour eux, je suis plus stable, et surtout, j’ai changé de psychiatre.
Mes propos délirants, principalement mystiques, ont nettement baissés. Je peux encore avoir des envolés lyriques, quand je suis seul, mais c’est assez rare.
Mon cerveau se met dans une sorte d’excitation. C’est assez agréable, de se croire le roi du monde.
Pour me protéger, je n’invite plus personne chez moi. J’avais un ami qui venait de temps en temps, mais depuis plusieurs mois, je communique avec lui exclusivement par texto.
Mon appartement est un sanctuaire. Le lieu dans lequel, je peux être seul et me retrouver, pour me détendre et m’éloigner de l’agitation de la vie. Je ne suis plus soumis au regard des autres, que j’ai du mal à gérer.
Dans quelques minutes, je vais aller rendre visite à mon père, qui habite tout à côté de mon appartement. En passant le pas de ma porte, je vais enfiler un masque, pour me protéger, comme je peux, d’un voisin, du facteur….
Je n’ai que 2 minutes de marche à faire, mais cela me parait être une éternité. Je ne resterai que quelques minutes, histoire de voir mon père, et de me dégourdir un peu les jambes.
J’attends le crépuscule avec impatience, pour fermer mes volets et ma porte à double tour.