La solitude me gagne. Ce matin, alors que le jour était à peine levé, chaque pas pour m’éloigner de chez moi était une angoisse. Je me dirigeais vers la boulangerie. La vendeuse, toujours souriante était bien contente de récupérer mon argent.
C’est le weekend et c’est un moment de solitude que je n’aime pas beaucoup. Le samedi commence et ma souffrance s’installe. Deux jours à regarder les minutes passer. Heureusement le samedi matin, je peux aller faire quelques courses dans le supermarché pas loin de chez moi. Je vois un peu de monde à l’ouverture. Pas trop sinon j’ai des angoisses. Les acheteurs sont devant une grille, qui fait un bruit de ferraille en s’ouvrant. Tout le monde se précipite à l’intérieur du magasin pour profiter des dernières promotions. La solitude est un peu moins présente dans cette cohue. Je marche à vive allure sans regarder personne dans les yeux. De retour chez moi, seul, je m’installe devant la télévision pour deux jours.
Hier, je suis allé à l’association de patients. Je n’ai pas eu la force de prendre le bus pour me déplacer en ville. J’ai dû demander de l’aide à ma famille pour me conduire. Dans le local de l’association, je me suis assis à côté des autres adhérents. La solitude était un peu moins présente, entouré des miens. J’ai eu connaissance de cette pauvre maman d’un enfant de quelques mois, adhérente de l’association, qui avait dû arrêter son traitement pendant la grossesse et qui a été hospitalisé en psychiatrie. Son enfant a été placé en pédiatrie en attendant une décision sur son avenir. Je me pose encore la question de savoir pourquoi une fois accouché, elle n’a pas repris ses médicaments.