La lassitude face à cet océan de souffrance me gagne, petit à petit. Je suis fatigué. Je n’ai plus la force de me battre. Pourtant il faut bien. Le soleil m’écrase, chaque fois que je mets un pied en dehors de mon appartement. Je marche difficilement jusqu’au supermarché. La lassitude est là. Je ne sais plus trop pourquoi je continue. C’est sans issue. La maladie a envahi tous les domaines de ma vie.
Dans le supermarché, les gens autour de moi n’existent même plus. Ce qui me faisait plaisir avant, me rend indifférent. J’achète rapidement quelques aliments et je retourne dans mon canapé. Dans le magasin tout le monde s’active. Les employés rangent les articles dans les rayons ou se réunissent en cercle pour écouter leur chef. Des pancartes géantes et des animations nous poussent à acheter d’avantage. Il faut que le système tourne. Jusqu’au bout, jusqu’à l’écœurement… Il n’y a pas d’issue, juste une course effrénée.
Dans mon canapé, la vie n’est pas très joyeuse. La télévision tourne en boucle. J’ai envie de vomir. Il faudrait que je rencontre du monde. Qu’un soir j’aille boire un verre avec quelques amis.
Heureusement, ce weekend, j’ai de la famille qui est là. Comme une béquille, je vais peut-être sortir un peu avec à mon frère. Tout seul je n’en ai pas la force.