Une belle journée ensoleillée qui pointe le bout de son nez. De mon côté je me suis réveillé tendu. Il était 6 heures du matin. J’ai augmenté ma dose de neuroleptique le soir et mon corps n’est pas vraiment ravi. Il me le rappelle le matin. Il me faut plusieurs heures pour que je ne sois plus comme un élastique tendu. Avec le temps, j’espère que cela va passer parce que c’est vraiment désagréable. Mon corps, à ce moment-là de la journée est un arc tendu au maximum.
Vers 10h00, je retrouve de la sérénité, après avoir été faire une petite balade dans le supermarché pas loin de chez moi. Ce matin, à la caisse derrière moi, à l’ouverture du magasin, un homme tenait une bouteille de mousseux premier prix. Il paraissait un peu paumé, dans des habits sales et trop grands pour lui. Il n’avait pas l’air d’être tendu et m’a salué poliment.
De retour dans mon appartement, j’ai réfléchi à la journée qui allait passer et je me suis dit qu’elle allait être monotone. Cela fait une semaine que je suis bien plus anxieux, voir angoissé. Je n’arrive plus à prendre le bus pour aller à l’association de patients. Je ne sais plus quoi faire pour calmer mes angoisses. Je me retiens d’appeler mes proches qui en trouvent les raisons futiles. De plus, mes parents commencent à vieillir et je ne veux pas trop leur en demander.
Le pire c’est l’après-midi, après le déjeuner. Je regarde, tendu, l’horloge et je compte les heures qu’ils me restent, jusqu’à la prise de mes médicaments vers 18H00. C’est à cette heure-là que je retrouve du bienêtre. Le soir et la fin de matinée sont les deux seuls moments de la journée ou je ne souffre pas trop.
J’ai entendu qu’une jeune femme en Belgique, avait demandé à se faire euthanasiée, pour des souffrances psychiques intolérables. J’y pense parfois et je loue le modernisme de son pays, bien que je pense avoir encore un peu de marge.