Aujourd’hui je suis tenu par un sentiment d’étrangeté. Je suis comme loin des choses et des gens. C’est la confusion mentale dans mon esprit. Je suis sur mes deux jambes, en contact avec le sol, la terre, mais j’ai l’impression d’être à la dérive dans l’espace.
J’ai discuté avec un adhérent à l’association. Il était lui aussi ailleurs, mais surement moins que moi. Ses yeux regardaient en haut à droite, lorsqu’il cherchait à se souvenir d’un évènement. Pourtant, il n’était pas sûr de lui, en pleine confusion mentale.
C’était une discussion surréaliste, de deux schizophrènes, qui n’arrivaient pas à se comprendre. Chacun dans sa confusion mentale.
Je ne suis pas resté très longtemps dans les locaux de cette association. L’envie de revenir m’enfermer chez moi était trop forte. C’est insupportable certains jours, d’être en situation sociale. Il y a comme un danger imminent. La confusion mentale me prend par les tripes.
Là chez moi, je n’ai toujours pas retrouvé de sérénité. J’ai quand même moins peur. Dans le bus pour revenir, il n’y avait pas grand monde, heureusement. Juste un groupe de jeunes femmes, qui ne savaient pas se parler sans s’insulter. Je n’aime pas les gros mots. A chaque fois c’est une souffrance, même si dans la bouche des gens, c’est des mots comme les autres.
En vieillissant, les mots prennent leur importance au premier degré. Ce qui ne semble pas l’être pour les jeunes. C’est peut être leur insouciance.
La confusion mentale dans laquelle je suis, semble s’éloigner, au fur et à mesure que je reprends mes habitudes, chez moi. Tout parait être à sa place.
Je ne sais pas pourquoi aujourd’hui plus que d’habitude, je n’ai pas supporté de voir du monde. Je ne vais sans doute rien faire du reste de ma journée. Il faut que je me mette au vert, le que temps dans mon cerveau, les échanges chimiques me permettent de retrouver une certaine dynamique.