Ce matin, contrairement à mon habitude, je n’ai pas pris le bus pour aller à mon association de patients en souffrance psychique. Hier, j’y ai eu une drôle de mésaventure. Je souffre de troubles psychotiques, avec tous les effets négatifs comme le repli sur soi, les angoisses… Hier justement, dans les locaux de l’association, j’étais avec les autres adhérents. L’ambiance était joviale. Soudainement, une peur d’abord s’est transformée en crise d’angoisse. J’étais là, planté au milieu des autres, sur mes deux jambes, quand elle s’est déclarée. J’ai regardé à droite à gauche et partout des visages, des gens en train de rire ou de parler. C’était insupportable et je n’avais qu’une seule envie, fuir le plus vite possible et rentrer chez moi à plusieurs kilomètres. L’angoisse avait complétement envahit mon cerveau. J’étais tétanisé, comme un animal pris dans les phares d’une voiture.
Avec les dernières forces qu’il me restait, je me suis déplacé dans une salle où il n’y avait personne. Il m’a fallu de longues minutes pour reprendre mon calme. Mes jambes étaient en cotons. Personne ne s’est aperçu de rien.
Les crises d’angoisses sont apparues suite aux premiers troubles psychotiques que j’ai eues il y a 15 ans.
Depuis, je dois faire avec. Comme une épée de Damoclès, elles peuvent se déclarer à chaque instant. Même en pleine nuit, je peux me réveiller et pendant de longues minutes, angoisser tout seul sous mes couvertures. Il faut alors que le soleil se lève, pour que je retrouve un peu de sérénité.
Cette après-midi, ma psychologue à domicile doit justement venir pour traiter de ces angoisses, qui se déclenchent surtout quand je m’éloigne de mon domicile. Elle me donne des exercices de sorties à faire. Depuis sa dernière visite, je n’ai pas été un bon élevé. Je commence à douter de l’efficacité de sa méthode.
Les troubles psychotiques, comme les délires étaient insupportables, surtout quand j’étais avec les autres. Mon cerveau a mis un « = » entres sorties et danger. C’est pour cela que même si aujourd’hui j’ai l’esprit plus ou moins clair, les angoisses persistent, comme la vague qui vient juste de mouiller le sable.
Quelle peur t’es venue ?