La solitude rend fou. J’ai passé la journée d’hier entre quatre murs. Trop angoissé pour sortir, j’ai juste été faire un tour de 20 minutes dehors. Mes parents qui n’habitent pas loin, étaient partis pour la journée et j’étais complètement démuni. Quand ils ne sont pas là, je n’ai plus aucune vie sociale, je n’ose presque plus sortir. En dehors de mon appartement, c’est le vide et plus aucun repère n’existe.
Comme mon logement n’est pas très grand, je tourne vite en rond et ne n’arrive plus à me concentrer sur rien.
Je voudrais pouvoir vivre, prendre le bus, quand ma famille est à plusieurs centaines de kilomètres. Détruit par une crise de schizophrénie aigue, il y a 35 ans, j’ai eu subitement peur de tout, la foule, la solitude, le train, l’avion, les ascenseurs….
Hier n’en pouvant plus, je me suis mis dans mon lit une grande partie de l’après-midi. Dehors, c’était la souffrance et l’ennuie.
Aujourd’hui, mes parents étant revenus, je me suis levé de bonne heure. J’ai pu aller à mon association de patients.
L’autocar était rempli de jeunes gens bruyants. Malgré cela, je me suis senti bien. En descendant du bus, dehors, un vent glacial me fouettait le visage et rendait le sol glissant.
J’ai passé plusieurs heures hors de chez moi. Sans cela, je crois que je deviendrais encore plus fou et surtout plus mal dans ma peau que je ne le suis déjà.
C’est un cercle vicieux, moins je suis dehors, plus je me sens mal et moins j’ai envie de sortir. Mes parents n’habitent pas avec moi, mais je sens leur présence à quelques centaines de mètres de là. Cela calme beaucoup d’angoisses que je peux avoir. Si par exemple dehors, loin de mon appartement, j’ai une crise d’angoisse, je peux les appeler et je sais qu’ils viendront rapidement me chercher.