Le silence en ce dimanche matin me donne des angoisses. Il n’y a presque pas un bruit. Quelques cyclistes quand même, passent dans ma rue. Ils sont habillés comme s’ils faisaient le tour de France. Tout à l’heure, en traversant la rue, j’ai manqué de me faire rouler dessus. Ils passent régulièrement par groupe de 5 ou 6, à toute vitesse.
Il faut que je sois plus attentif.
La journée risque d’être interminable. Tout n’avait pourtant pas trop mal commencé. Un réveil de bonne humeur, suivi d’un petit déjeuner pris rapidement.
Mais là, je me sens amorphe, sans énergie, fatigué par les pensées qui tournent dans la tête. J’en ai assez de parler aux gens. Discuter est un exercice que je ne maîtrise pas bien. Et puis je trouve cela sans intérêt.
De ma porte fenêtre ouverte, je peux entendre les cyclistes discuter bruyamment entres eux. Puis revient rapidement cette interminable silence.
Heureusement, le repas du midi aura lieu chez mes parents. Cela me fera un peu de vie sociale. Ma psychiatre se bat pour que j’en ai davantage. Elle veut que je sorte, que j’ai des activités. Sans trop de succès.
Demain, la journée sera fériée. Au fond, cela ne change pas grand-chose pour moi. Juste que l’association de patients sera fermée. Il y a un autre adhérent, Albert, qui me serine depuis plusieurs mois pour que j’aille boire un café chez lui. Je crois que je vais accepter. Même si je n’y resterais pas longtemps. Vite vite, il faudra que je rentre chez moi.
C’est un peu désolant mais c’est comme cela.
Je me rends compte que je n’ai pas encore pris mon traitement ce midi. Occupé à observer les cyclistes, je suis passé à côté. Les angoisses, provoquées par le manque me rappellent douloureusement à l’ordre. Il faut que je vous laisse de toute urgence.
Salut Paul,
Comment ça va?
J’ai vu que tu voudrais avoir un peu plus de vie sociale. Souvent on se promène avec un ami schizophrene le dimanche dans Paris. Tu pourrais éventuellement nous joindre un de ses quatres.
L’occasion de signer des autographes pour ton lectorat 🙂
Tu n’as pas répondu a mon commentaire dans hypervigilance. Je suis déçu.
Merci encore pour ce blog. J’ai lu ta nouvelle sur amazone. C’est interressant de constater l’évolution de son mental qui tombe dans la folie. Mais ça manque de réalisme le moment où il a une vie normale avec un travail et une femme. Cela fait un peu artificiel.
Xavier.
Salut Xavier
Ça va bien. J’habite assez loin de Paris, mais si j’y vais un jour je me joindrais à vous avec plaisir. 🙂 En plus c’est une ville que j’adore.
J’apprécie ton honnêteté concernant ma nouvelle.
Oui, j’ai lu ton commentaire, sur ta souffrance dans les lieux bruyants. Çà ne doit pas être facile à vivre. :/ Tu as toujours eu ce problème?
Paul,
Oui ça date de longtemps mais ça s’est accentué légèrement après ma crise. Ceci dit je crois que ça n’est pas forcément lié.
D’accord si une de ces quatre tu veux te joindre à nous le dimanche, n’hésite pas à m’envoyer un email.
J’ai tendance à penser que tout le monde habite a Paris et ses environs.
Xavier.