L’après-midi risque d’être longue. Les minutes s’écoulent lentement. Tictac… Mais pourtant, rien ne peut les arrêter. Mon visage se ride et mes cheveux tombent… Mon corps perd petit à petit de sa vigueur. Il m’en reste encore pour satisfaire une femme mais pour combien de temps ? Un jour il sera trop tard.
Le ciel gris me donne le cafard. La porte fenêtre de mon appartement est ouverte et je n’entends presque rien. Je suis peut-être déjà un fantôme. Il faudrait que je parle à quelqu’un pour me sentir vivant. Je vais aller faire un tour dans la rue pour humer l’air, prendre un passage piéton…
Un ami est parti sur la côte. Il va prendre un peu de bon temps. Il a bien raison.
Je viens d’avoir des nouvelles de « corps solidaires », pour mon projet. Cela devient de plus en plus réel. J’en suis heureux.
En attendant, le silence est assourdissant. De temps en temps je lève tête pour regarder l’écran de ma télévision, dont le son est coupé. Les images multicolores me sautent à la figure.
Quand même, derrière moi, une abeille solitaire fait son nid en terre dans un creux de ma porte fenêtre. Malheureusement pour elle, je le détruis involontairement à chaque fois que je ferme cette dernière. Pourtant obstinément, elle recommence tous les jours.
Une odeur de fruits rouges a envahi pour appartement et s’évacue doucement dehors. C’est la vapeur produite par ma cigarette électronique. C’est peut-être cela qui attire les abeilles…
Quelques fois même, mon alarme de protection contre les incendies se déclenche. Je laisse donc ma porte fenêtre ouverte.
Je tourne la tête vers mon horloge et je peux voir que le temps s’est accéléré. Il est relatif.
Pourtant, un sentiment de mal être s’est installé. Sans que je ne puisse en expliquer la cause. Je vais fermer ma porte fenêtre.