Hier soir, une forte angoisse est venue me cueillir. J’ai d’abord vérifié si j’avais pris correctement mon traitement. Une fois cette hypothèse écartée, je me suis rappeler que souvent le samedi, en fin de journée, j’étais sujet à ce genre de désagrément. J’ai regardé mes mains, mes jambes, et l’angoisse s’est amplifiée. Comme si avoir un corps était une incongruité. Une sorte de poids mort, que je ne contrôlais pas toujours.
J’avais pourtant passé une journée pas si désagréable. Je m’étais ennuyé, mais comme très souvent. J’avais beaucoup regardé la télévision, en boucle même. La météo n’avait pas été très propice aux activités extérieures. Je m’étais quand même astreint à courir une demie heure, sous la pluie.
Après cette angoisse, c’est un moment mélancolique qui est venu ma chatouiller.
Heureusement, comme tous les soirs, réglé comme une horloge, je me suis endormi sans trop de difficulté.
Là je suis dans mon canapé, le lieu dans lequel je passe le plus de temps. J’attends que l’heure tourne. J’irai peut-être dire un petit bonjour à mes parents. Je ne me sens pas trop mal. Mais ce n’est pas l’extase non plus.
De ma porte fenêtre ouverte, je peux entendre mes voisines discuter entres elles, chacune de leur fenêtre. Cela me fait un peu d’animation. J’ai même eu droit par l’une d’elle, à pâque, à des œufs en chocolat. Une dame assez âgée et très gentille, bien qu’un peu bavarde. A priori, personne ne sait que je souffre de schizophrénie dans mon bâtiment. Dans le cas contraire on me lancerait surement des pierres. Il n’est que 15 heures. Décidément, le temps ne passe pas vite aujourd’hui. Je vais allumer mon poste de télévision et voir s’il y a quelque chose de distrayant. Si mes médicaments, ne me provoquent pas une incapacité à rester assis tranquillement. Je souffre régulièrement akathisie.