Le moral n’est pas trop mauvais aujourd’hui. Je suis installé dans mon canapé à me demander ce que je vais faire de mon après-midi. Pour l’instant je n’ai pas beaucoup de pistes. Hier soir, une furieuse envie de boire quelques bières m’a envahi. J’ai résisté. C’est tellement facile avec un hypermarché à 5 minutes à pied.
Dans ces moments-là, je veux tout envoyer balader. Je veux juste me saouler. Heureusement, cela n’arrive pas tous les jours.
Beaucoup de mes amis ont une consommation d’alcool excessive. C’est un piège lorsque l’on est schizophrène. On est plus sensible à toutes les addictions.
Il en existe d’autres. Comme celle des jeux d’argent. Parfois j’achète une grille Euro millions. Dans l’espoir de gagner le jackpot. C’est tellement facile quand on joue sur son smartphone. Comme c’est mon cas. Mais à force de perdre, l’on finit par se lasser.
Demain, à l’association de « patients » est programmé un conseil d’administration, que je vais devoir animer. C’est plutôt valorisant.
En attendant, je suis toujours assis sur mon vieux canapé déchiré, qui grince… Dehors, le vent bastonne.
Je dois voir ma psychiatre dans une semaine. La dernière fois, je suis resté 1 heure complète avec elle. Elle prend le temps d’écouter. Je ne lui cache rien. Son bureau est assez sombre. Le mobilier est en bois et en cuir. Il y fait souvent assez frais. Elle essaie de rentrer dans ma tête, de me comprendre. Cela n’est pas désagréable. Souvent elle me pose une question pour creuser un peu.
De retour dans mon canapé, je me rends compte que l’après midi vient juste de commencer. C’est un peu démoralisant. Je regarde les minutes passer. Encore de longues heures avant de discuter avec quelqu’un. Quand même, Fred vient juste de m’appeler pour retourner à la FNAC la semaine prochaine.