La nuit est tombée depuis plusieurs heures. Le blues du dimanche soir a commencé. Mon cerveau s’est mis en mode déprime. Je me sens estourbi. Je ne suis plus du tout joyeux. Je n’ai qu’une seule envie, que cette souffrance passe. Il me faut une bonne nuit de sommeil.
Dans l’après-midi, j’ai eu un appel téléphonique de ma tante. Elle était dans le parc de l’hôpital psychiatrique de son secteur. Elle venait juste d’être admise, après avoir été prise en charge par les pompiers. Elle souffre aussi de schizophrénie. Malheureusement, elle a fait une rechute.
Elle avait l’air de prendre cette situation avec beaucoup de philosophie. Elle risque cependant de passer les fêtes de fin d’années, là.
Elle est trop loin pour que je vienne la voir.
Mon blues du dimanche soir est toujours présent. J’ai éteint la télévision, ne supportant plus les images et les sons. Mais sans distractions, le temps est long. Je vais prendre mes neuroleptiques à effets sédatifs. Cela va peut-être me faire du bien, et calmer mon cerveau en surchauffe.
Demain matin, l’association de patients sera ouverte pour un petit déjeuner de noël.
J’ai fermé tous les volets de mon appartement. Normalement, plus personne ne viendra me déranger. Je ne supporterais pas la présence d’une autre personne, dans mon logement.
Il faut que je tienne jusque 22 heures, avant de me mettre dans mon lit. Sinon, je ne m’endormirais pas.
Et encore, il faut que je sois dans de bonnes dispositions, psychologiquement. Les idées envahissantes devront me laisser tranquilles.
Je n’aime vraiment pas le blues du dimanche soir.
Vivement demain matin, que j’avale mon antidépresseur et que je retrouve du punch. Là, j’ai l’impression que ma tête est dans un étau, avec comme fond sonore, la télévision de mon voisin, qui marche trop fort, dans un immeuble mal isolé.