Hier, en début d’après-midi, j’avais rendez-vous chez ma psychiatre. L’entretien a duré une petite heure. Je suis alors rentré chez moi, content de retrouver mon appartement, dans un état d’esprit assez positif. Elle n’a pas modifié mon traitement, qui est déjà assez conséquent.
Ce matin, une heure après avoir avalé mon antidépresseur, le Prozac, j’étais comme une pile électrique. Il fallait absolument que je marche un peu. Je me suis donc rendu dans le supermarché de mon quartier, pour acheter une bricole à quelques cents.
Sur le chemin, j’ai chanté tellement j’étais joyeux. Le Prozac est vraiment un antidépresseur puissant.
Quelques heures après, j’étais toujours aussi dynamique.
Ce médicament m’a vraiment sorti du gouffre. Bien sûr, il suffirait de peu, pour qu’une idée envahissante, une grosse angoisse ou une idée délirante, me prenne tout entier pour me faire plonger à nouveau.
Mais maintenant, bien souvent, lorsque l’on me demande comment ça va, je peux répondre sans mentir, « ça va bien ».
Avec ma psychiatre, j’ai notamment parlé de mes délires. De cette idée de toute puissance, qui me gâche la vie depuis tellement d’années.
Elle a beaucoup écouté, prononçant quelques mots de temps en temps.
Je dois la revoir après les fêtes de fin d’année. Etant soumis à de nombreuse réunions de famille, c’est toujours un moment difficile, qui vient bousculer ma vie « monastique » et très ritualisée.
Dans ces périodes-là, même mon puissant antidépresseur, le Prozac, atteint ses limites.
Pour la soirée du nouvel an, je pense rester seul. C’est trop dur d’être confronté aux autres, pendant plusieurs heures. Je me ferais un repas amélioré, et je me coucherais sans doute avant les douze coups de minuit. J’essaierais de ne pas boire d’alcool trop tôt. Pour noël, j’irais chez mes parents, qui reçoivent ma famille, le 24 et le 25. Heureusement pour moi, je pourrais m’éclipser de temps en temps.