Réveil à 6h30. Il fait encore nuit noire dehors. J’avale un bol de céréales. Je n’ouvre pas les volets tout de suite. Je prépare mes médicaments pour la journée. Avec un grand verre d’eau, je prends ceux du matin. Ils restent souvent bloqués dans ma gorge, comme si depuis 20 ans, mon corps ne les acceptait plus. Je vomis presque.
Je prends ma cigarette électronique. Je remplis mes poumons d’une vapeur agréable. Le soleil, à travers les nuages s’est levé. Je vais pouvoir sortir de chez moi. Je suis surexcité. J’ai envie de marcher. Mais pour aller ou, faire quoi…
L’autre jour, un ami est venu me rendre visite. C’est une des rares personnes à qui j’ai annoncé ma pathologie. Je me souviens encore, il y a quelques années, de son attitude lorsque je lui ai dit que j’étais atteint de schizophrénie. Ça lui a fait comme un coup de poing dans le ventre. Il s’est reculé de quelques centimètres. J’ai lu un peu de méfiance dans ses yeux. Puis nous avons discuté de tout et de rien. Comme s’il fallait qu’il digère la nouvelle.
Aujourd’hui il vient chez moi régulièrement. Lui aussi il est un peu cabossé, avec des idées noires, un arrêt de travail depuis plusieurs mois, et une demande de rendez-vous au Centre Médico Psychologique de notre ville. Il ne se sent pas bien.
Il est bientôt midi. L’heure de prendre mes médicaments. Je n’oublie jamais. De toute façon, mon corps, en manque de Temesta, me le rappellerait rapidement. Je ne pourrais plus dormir, vivre, je serais angoissé à ne plus ouvrir la porte de mon appartement. C’est du vécu, il y a quelques années, lors d’une rupture de stock de cette molécule, je m’étais renseigné pour une hospitalisation, avant que mes médicaments ne reviennent sur le marché.
Bonjour Paul,
Courage, il faudrait aussi que je me trouve une vape, je fume beaucoup, beaucoup trop…
Dans mon cas tous mes amis sont au courant de m’a pathologie, ils étaient aux premières loges lors de la fameuse grosse crise, la première, que ce soit eux, mes parents ou moi même personne n’a vu venir le truc. Tout ce que je sais c’est que m’a maladie, notre maladie est du à une surconsommation excessive de cannabis… Et d’une autre part pour ma part une déception amoureuse que j’ai très mal vécu.
En ce moment tout le monde est entrain de baisser les bras autour de moi, famille et amis. Je suis loin de chez moi, mes proches me manquent, bref un gros coup de déprime.
Je dois reprendre rendez vous dans le camp de m’a nouvelle région, l’angoisse de tout recommencer â zéro avec une nouvelle équipe médicale, ne pas tomber sur un nouveau psy avec qui je n’aurai aucun feeling bref ça me fait chiner…
Je n’ai jamais connu ton cas de figure où j’étais en manque de médocs du à une rupture de stock. Je prends du xanax perso contre les angoisses. J’évite de dépasser la dose prescrite sauf si c’est du genre grosse attaque de panique avec impression de mort imminente. Depuis que je prends un anti dépresseur ça fait un moment que cela ne me l’a pas fait. Ça été dur au début, j’appelais mon généraliste tous les jours, des fois les urgences juste pour me rassurer.
En 2015 quand j’ai découvert ton blog j’avais perdu entre 15 ou 20 kilos tellement les angoisses étaient fortes. Je dis pas que tu m’as guérit mais ton blog m’a beaucoup aidé dans mes démarches et prise de conscience de la maladie. Surtout que je ne connaissais personne autour de moi qui était schizophrène, jusqu’à il y a peu, un ami d’enfance dont j’ai appris qu’il était atteint par cette salopette lui aussi mais lui à décidé de couper les ponts avec tout le petit groupe que l’on était.
Bref courage Paul et encore merci pour ton blog.
À bientôt,
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