Mes parents sont en vacances pour 15 jours, à plusieurs centaines de kilomètres. Ils sont partis depuis quelques jours déjà. Leur absence, au début, m’a provoqué quelques angoisses, et un sentiment de mal être, surtout l’après-midi. Il faut dire que chaque fois qu’ils partent en vacances, c’est toujours une épreuve pour moi.
Lorsque j’étais étudiant, avant de sombrer dans la maladie, j’étais heureux de me retrouver seul. Je me sentais indépendant, libre…
Les différentes crises aigues de schizophrénie, ont sonné le glas de mon autonomie. Bien sûr j’arrive à faire mes courses, me préparer à manger, mais j’ai peur de sortir de mon appartement, à plus de 10 minutes à pied. C’est encore pire si je dois prendre le bus quand mes parents sont en vacances.
Lorsque je suis seul, et plus encore dehors, la peur diffuse de me faire agresser, alimente mes angoisses.
Il y a quelques années, j’étais dans une dynamique positive. J’avais des amis et nous sortions le weekend. Un samedi soir, pour rien, je me suis fait agressé à la sortie d’un pub. Je me suis retrouvé aux urgences pour un traumatisme crânien, qui s’est avéré heureusement être bénin.
Cet épisode, je crois, a réveillé en moi des angoisses. Je ne suis plus jamais retourné dans ce pub, n’y même dans des cafés le soir.
Il faudrait que je me fasse un peu violence, pour ressortir une fois le soleil couché.
Quant aux vacances de mes parents. Je croise les doigts pour retrouver une certaine autonomie. Je ne veux pas être hospitalisé préventivement, s’ils partent plusieurs semaines à l’autre bout du monde, comme l’année dernière.
Aujourd’hui, je ne me sens pas trop mal. J’ai la force d’écrire ces quelques lignes. Dehors, le soleil est voilé. J’entends les découpes, et les coups de marteaux, que les ouvriers font, pour retaper la maison d’à côté.
La santé mentale est tellement importante et souvent ignorée. C’est très courageux de partager votre combat. Ayant moi-même une relation non désirée avec l’anxiété, l’écriture est aussi pour moi une forme de thérapie.