La boule est là dans le ventre, tous les midis en rentrant chez moi. Je serais prêt à avaler d’importe quelle pilule pour que cette souffrance passe son chemin. C’est insupportable.
J’étais dans une association de patients ce matin. Je m’y sentais bien. Il y régnait une atmosphère chaleureuse, dans une odeur de café fraichement passé. J’y ai passé ma matinée, à discuter avec les uns et les autres. Il y avait Fred, toujours habillé de manière excentrique, long manteau en fausse fourrure, chapeau de cow-boy, boucles d’oreilles de femme… Il est un peu perdu Fred, parfois, mais pas bête pour deux sous.
C’est en montant dans le bus pour rentrer chez moi, que la boule dans le ventre a commencé à se manifester. Tout doucement d’abord puis de manière plus intense. Une fois dans mon canapé, la douleur avait aussi atteint le cerveau. Dans ces moments-là, j’ai envie d’en finir.
Heureusement, j’ai pu aller déjeuner chez mes parents. L’angoisse dans le ventre et la tête était toujours là, mais j’étais réconforté par la présence de mon père et de ma mère.
Ce n’est quand rentrant chez moi, qu’un semblant de sérénité s’est installé. Ne croyez pas que c’était l’extase, mais juste supportable.
Je me suis alors installé devant mon ordinateur. Par la fenêtre, un brouillard opaque cachait le ciel et le bout de la rue… J’aime l’hiver, je suis dans mon appartement comme dans un cocon. Surtout quand je ferme les volets.
En ce moment, n’en pouvant plus, vers 18h00, je me mets dans mon lit, sous mes deux couettes. Sachez qu’il fait 11 degrés dans cette pièce.
Le matin, vers 5h00, je me lève angoissé. Il me faut deux bonnes heures pour calmer mon anxiété. Je vomis presque et je ne peux rien avaler de solide tout de suite.
Vas-y, mec. T’écris comme un chef. Limite un poète.
Je suis artiste, moi – dans l’écriture et la peinture… J’étais surdoué quand j’étais petit, et avec beaucoup d’imagination, si bien que j’ai un passé psychiatrique (HP, etc.)… Je partais dans des délires, pas tout le temps, genre trois fois en dix ans… mais j’avais des symptômes comme toi le reste du temps, une sensation d’étau (autour de la gorge pour moi), et l’envie de vomir tous les matins, voire durant la journée, pendant plus de dix ans – angoisse, anxiété… ça m’arrive encore. Les médecins diagnostiquent trop facilement des schizophrénies, mais tu vois y’a aussi les chocs de la vie qui font beaucoup de mal aux personnes hyper-sensibles. Et quand je te lis, je vois surtout une personne hyper-sensible. C’est pour ça que tu écris bien, pas du tout comme un malade, mais comme quelqu’un d’intelligent qui lutte pour aimer la vie, étant donné que c’est dur comment le Monde fonctionne. Désolé pour ce long message, c’est que ton écriture m’a enthousiasmé, en tant qu’écrivain et poète – c’est authentique et avec la simplicité qu’il faut. Continue, en plus si ça te fait du bien… Bye
Clément
Merci pour ton commentaire Clément, j’ai été heureux de le lire.
Paul,