Matinée passé à l’association de patients. D’habitude je reste dans le local debout, à marcher d’une pièce à l’autre, en discutant avec chacun. Ce matin j’ai pris la peine de m’assoir autour d’une table, ou tout le monde buvait un café. L’ambiance était agréable et après le weekend, ça m’a fait du bien de voir du monde et de sortir de chez moi. Eléonore était là. Nous ne l’avions pas vu depuis plusieurs jours. Elle était en larmes à cause de petits problèmes qui prenaient pour elle des proportions gigantesques. Personne ne savait plus quoi faire pour lui redonner le moral. Elle était complètement effondrée. Elle avait le teint blême et avait déjà rendu visite à son psychiatre, qui lui avait dit de prendre sur elle et n’avait pas voulu l’hospitaliser. Eléonore est une femme à la retraite qui a des hauts et des bas. Elle vit dans une maison qui n’a pas été rangé depuis trop longtemps. Des vêtements et des restes de nourriture trainent un peu partout.
Lors de cette matinée, j’ai aussi appris qu’une adhérente, hospitalisée en psychiatrie et maman d’un fils de quatre mois, va être placé dans un centre ou elle ne sera plus séparée de son fils. C’est plutôt une bonne nouvelle.
Pendant de cette matinée et après avoir discuté avec des adhérents un peu plus en formes, j’ai pris le bus pour rentrer chez moi. C’était un véhicule assez ancien que le chauffeur conduisait en donnant de grands coups de frein. Il y avait toutes sortes de passagers. Un homme avec le nez écrasé était assis pas loin de moi. Ce devait sans doute être un boxer. Il en avait le visage marqué.