Suicide d’un schizophrène

Suicide d’un schizophrène
Suicide d’un schizophrène

Quand la vie est insupportable, l’on pense parfois au suicide. C’était hier soir, cela faisait plusieurs jours que je n’allais pas bien. J’avais envie d’en finir. C’est une idée qui me trotte dans la tête de temps en temps, quand je passe des journées complètes seul, à souffrir en silence. Dans ces moments-là, je regarde derrière moi et je fais le point sur ma vie. Je me rends compte que je suis passé à côté de l’essentiel. Non pas par choix, mais parce que la schizophrénie m’en a empêché.

Dans 4 ans j’aurai 40 ans, les années filent. Je me rends compte que je me suis isolé d’avantage. Je n’ai pas réussi à éradiquer mes angoisses, ni les souffrances. Alors parfois, je pense au suicide. Je crois que c’est humain comme sentiment. C’est même regarder les choses en face.

Si je ne pensais pas au suicide, s’est sans doute que je me voilerais la face sur ma situation. Au moins, j’ai la lucidité d’esprit et encore un peu d’honneur, pour penser au suicide.

Heureusement, aujourd’hui je me sens mieux. J’ai encore envie de tenter des choses. Le soleil et la chaleur devraient revenir, avec l’été. Je me dis que la médecine peut progresser. Que l’avenir sera peut-être meilleur. Que je peux encore passer de bons moments….

Ce matin dans le bus, il n’y avait pas grand monde. Je le prends après que tous les scolaires sont à l’école. C’est insupportable de les voir avec la vie devant eux, le visage tout lisse et leur insouciance. La vie passe tellement vite.

Je voudrais une deuxième chance. Recommencer à zéro, sans schizophrénie.

J’ai fait tellement d’efforts, pour cacher cette maladie et la combattre. Elle est pourtant là, au plus profond de moi. Elle est si stigmatisante, comme une marque au fer rouge.

21 réflexions au sujet de « Suicide d’un schizophrène »

  1. Bonjour, Paul !
    Ça fait longtemps que je viens régulièrement sur votre blog pour voir de vos nouvelles.
    Je ne laisse jamais de trace de mon passage parce que j’ai peur de dire des choses inutiles, convenues ou stupides, même.
    Votre post d’aujourd’hui m’a touchée (ils me touchent toujours), particulièrement.
    Alors je voulais vous dire à quel point je trouve votre blog extraordinaire. Et utile.
    Alors merci.

  2. Salut! Heureusement que tu vas mieux. Juste une idée, pourquoi pas changer la tête avec d`autres loisirs à part la télé? Genre tricot, calligraphie, musique, bricolage pour augementer ta dose de concentration. Et pourquoi pas parler dans ton association de tes angoisses et ta maladie? Ne pas se laisser stigmatiser? Il faut aller par petit pas. Moi meme je suis malade, mais je n`ai pas les memes angoisses que toi. J`espere que tu trouves le virage.

  3. J’ai la skizophrenie, je suis malheureuse, jour aprés jours je me bat, mon entourage ne se rends pas compte on n’est comme un robot

  4. Je suis la maman d’un schizo-affectif quinest passé à l’acte le 21 janvier dernier et qui ne s’est pas raté. Demain, il aurait eu 39 ans. S’il vous plait, parlez à vos familles de ce que vous endurez vraiment. Je savait que mon fils souffrait, et geaucoup. Sa dernière rechute, il y a 3 ans, a été la pire. Il.me disait: Maman, j’ai fait tout ce que j’ai pu. Je voudrait seulement une vie normale! Mais je vien d’apprendre qu’il nous cachait aussi bcp…. Et il n’est aucunement question d’honneur à vouloir disparaitre à cause de la maladie. Tout être humain a la mm valeur intrinsèque, on a tous qq qui tient à nous, quoi qu’on en pense. Et surtout, n’ayez pas honte de cette difference, ce qui « stigmatisent », n’ont peut-être encore compris gd chose à la vie car n’importe quoi peut arriver à n’importe qui n’importe quand. En fait, c’est leur preupre peur qu’ils stigmatise. J’ai aussibfait des grosses deprimes etbdes ts, heureusement on m’a récupérée à temps et je sait que votre souffrance n’a pas d’egale, mais….un rayon de soleil, le bruit du vent dans les arbres….. eseyez de percevoir cette beauté qui nous entoure et à tout ce à quoi on a droit, même et encore plus quand on a la malchance d’etre malade…

    1. Je suis malade moi aussi et je comprends votre fils,c’est vraiment une tres grande souffrance cette maladie,handicapante et incomprehensible,jai souvent pensee a en finir jy pense souvent et dailleur je ne sais toujours pas comment je suis encore la,cest une torture mental voila comment je le vois

      1. Salut Sam,

        Oui une torture mentale, une agonie…
        O comme je compatis,
        Je suis aussi mal et me demande ce que je fais encore en vie.
        C’est comme être mort en dedans, mourir à petit feu.
        Sans élan vital, tout est artificiel et dénué de vie.
        J’en peux plus.

  5. je suis le papa mon fils David schyzophrene depuis l’age de 20 ans est passe a l’acte il ya 15 joursil aurait eu 31ans le 6mai ptochain c’est un enfant qui n’etais pas heureux en permanence anxieux inquiet et pourtant il a son bac est passionne de photos video montages ii est suivi ds un centre psychiatrique puis rentre ds des centres de readaptations il s’appretait a faire un stage ds un esat pour pouvoir travailler ds les espaces verts puis alors que tout s’annoncait bien pôur lui il decide de mettre fin a ses jours en absorbant des medicaments il a vecu un enfer toute sa jeunesse fumant buvant jouant grattages nous etions a ses cotes pour essayer de l’empecher de faire toutes ces choses malsaines mais en vain c’est une maladie ingerable pour le patient et ses proches je lui souhaite simplement d’etre heureux et reposer la ou il est

    1. Bonjour
      Votre message me touche beaucoup car je vis la même chose. Mon fils s’est suicidé il y a 4 mois, il avait 31 ans. Il passait beaucoup de temps dans le jardin, à l’aménager toujours mieux.
      C’était très difficile de le voir souffrir et d’être impuissante. Toutes nos tentatives pour l’aider et le faire aider ont échoué.
      J’aurais aimé qu’il parle davantage de ce qu’il vivait et ressentait, pour mieux le comprendre, cela nous aurait aidé à mieux vivre avec sa maladie.

  6. Que des messages à propos de la maladie qui montrent à quel point elle est difficile à vivre. Sans l’avoir vécue de près, j’en imagine la lourdeur pour ceux qui en sont atteints, et pour ceux qui essaient d’aider leurs proches. Quand il y a passage à l’acte de suicide croyez-vous que cela soit décidé dans la lucidité, ou en période de crise où le traitement ne fait plus suffisamment d’effet, et entraine au dédoublement de la personnalité, où on perd conscience, qu’on ne réalise pas les vraies conséquences de l’acte ??? C’est ce que je pensais, que le suicide ne venait pas du fait qu’on ne supportait plus la souffrance de la maladie, mais que, mal équilibré, en pleine crise, on perdait contact avec la réalité, et que le fait de passer à l’acte n’était pas obligatoirement ce qu’on souhaitait, mais ce qu’on était amené à faire sous l’emprise de sortes d’hallucinations qui nous y conduisaient hors de notre volonté……. Il y a peut-être plusieurs raisons, effectivement, à ces prises de décisions d’en finir……. Excusez mon ignorance qui me font souvent me poser les vraies questions des trop réelles souffrances psychologiques que peut entrainer cette maladie.

  7. Bonjour, mon fils Arthur, schizophrene , a choisi de partir le 21 aout de cette année. j’espère juste aujourd’hui qu’il est enfin en paix.

    Vos mots sont si justes , je le retrouve tellement dans ce que vous dites.

    vous êtes très courageux ….

    Corinne

  8. Bonjour
    Ce matin je dois partir en Urgence aux urgences psy de Pasteur à Nice…encore une fois… ma fille a 18 et demi. Elle a été diagnostiquée schizophrène suicidaire à 12 ans c’est vraiment très jeune…elle a fait une tentative l’annee dernière avec des médicaments et à été secouru à temps dans son ime.Elle me répète aux pics de ses crises que c’est trop difficile de vivre avec sa maladie.
    C’est très difficile pour nous parents de vivre cette maladie avec notre enfant.
    On se répète qu’on est là pour la soutenir , l’entourer de notre amour et compréhension même si au fond de nous on comprend pas tous ses mécanismes psychiques qui poussent à vouloir quitter notre si jolie vie.

    1. Bonjour à vous je suis dans un cas un peu similaire ma maman est atteint de cette foutue maladie, ma soeur et moi meme essayons tout pour l’aider elle est actuellement hospitalisée les médicaments non plus aucun effets, les médecins ne prennent pas le temps de nous parler ni rien, elle nous parle de ces hallucinations depuis quelques jours, et il lui dis constamment de se suicider choses qu’elle a tenter de faire la semaine derniere, elle nous dis constamment qu’elle veut partir qu’elle n’en peut plus de ce calvaire.. je suis fatiguée je ne sais plus quoi faire j’ai tellement peur qu’elle fasse cela personne ne nous aides et ne nous donnes de reponses, je ne veut pas laisser partir ma maman.. mais cette maladie est tellement atroces..

  9. Bonsoir…

    Moi mon papa s’est suicidé il y a 3 semaines…le 4 octobre 2018,aujourd’hui il aurait eu 62 ans…il n’a jamais été diagnostiqué par son psychiatre comme schizophrène mais comme dépressif,début juillet 2018…mon papa ne lui a jamais fait part de ses hallucinations,ni de ses sensations de lianes qui le serraient ou encore des vers qui lui sortaient des oreilles…
    Il était donc traité comme étant dépressif. Nous,sa famille,ne connaissions pas la schizophrènie,on le pensait donc fortement dépressif et son était s’est aggravé très vite,jusqu’au point de passer à l’acte. Ce n’est que maintenant qu’on a commencé à nous parler de troubles psychiatriques..
    Je m’en veux énormément de pas avoir pu le sauver..
    Votre témoignage et votre courage le touchent énormément. J’ai encore pleins de quesltions sans réponses,sur ses symptômes,cette souffrance…

  10. bonjour Paul
    continu de t’exprimer ainsi comme tu le fais, il est toujours préférable de s’ouvrir au monde plutôt que de rester prostré dans le silence.
    de ma position inconfortable il m’est difficile de te donner le bon conseil car nous avons tous des clefs différentes mais Il est parfois bon de changer d’environnement, de s’intéresser à des « choses », des objets, d’autres maladies ainsi qu’à des gens et des humains différents…….
    mais, je ne t’apprends rien, c’est un vrai parcourt du combattant et la vie est dure et impitoyable.
    c’est assez compliqué et je te passerai les détails mais il y à bien plusieurs « écoles » et parfois l’important n’est pas de trouver la bonne (école) mais de ne pas être dupe, pour pouvoir avancer plus surement car ils ne font toujours aucun effort pour accorder leur violons en psychiatrie et cela en dépit du bon sens.
    sans tomber dans des clichés sectaires, certains médias sont très dangereux voir nocif et font beaucoup de tord et de mal à notre cause en « victimisant » ou bien en « alarmant » à outrance.
    comme je l’ai lu dans d’autres commentaires ici, la notion du temps qui passe n’est jamais la même pour tous……
    de mon expérience, une « personnalité psychique » est assez complexe alors il faut s’accorder des temps mort afin de se donner le recul nécessaire.
    pour ma part, j’ai mis enormément de temps à m’adapter aux médicaments et encore aujourd’hui mon corps à beaucoup de peine à les supporter.

    merci aux familles d’avoir laissé ces commentaires/messages de soutien et force à vous !

    1. Merci pour ton message plein et de bon sens. Parfois il faut du temps pour changer d’état d’esprit. C’est un dur travail comme tu dis.
      Paul,

  11. Mon fils est schizo il a 28ans
    Il se sent malade.
    Papy lui a laissé un peu d argent
    Mais ça ne changera rien.
    Que va t il d devenir sans moi?
    Il a dû xeplion mais il ne sort pas de la maison
    Trop de peur. Il dit que C est pas juste.
    Il s appel Allan et avez tout pour lui. Putain de maladie. Je ne travaille plus pour m occuper de lui.

  12. Bonjour Claudine,
    Oui PUTAIN de maladie… J’ai fermé mon entreprise il y a 6 ans, j’ai quitté mon compagnon aussi… Sans Parler de la dépression, de l’isolement, de l’éloignement des amis etc etc… Aujourd’hui c’est sa 3e TS, je crains sa sortie de l’hôpital…. Malgré 2 mois d’hospitalisation + un lourd traitement… ses idées suicidaires persistent…,Je vais perdre mon enfant unique… Comment demander à une mère de se préparer au pire ..!!??!? A moins de le rejoindre aussi..

    1. Je ne sais pas quoi vous dire. Je suis moi-même atteint de schizophrénie. J’ai 20 ans et voilà 4 ans déjà que je me bats contre mes démons. J’ai passé pas mal d’années dans un monde que je m’étais construis, avec une vision de la réalité bien propre à lui. Un jour j’ai pris conscience de tout ça, j’ai finis par péter un câble et la maladie s’est enclenchée à partir de là.

      J’ai pensé et pense toujours au suicide car je sais qu’aujourd’hui ma vie est finie. Sans compter le choix impossible entre prendre un traitement qui nous assomme et nous enlève toutes envies et le choix de supporter la maladie. Dans les deux cas on retrouve le point mort.

      Tout ce que je peux vous conseiller c’est d’être au maximum présent pour votre fils car un soutiens est très important dans ce genre de situations.

  13. Mon fils atteint de cette maladie à décidé à l’âge de 27 ans de mettre fin à sa souffrance le 24 octobre à l’hôpital psychiatrique.
    J’avais ENFIN réussi à le faire interné en espérant que cette fois il accepte de suivre son traitement.
    Mais en faisant se geste il m’a fait comprendre que pour lui la vie est devenu trop difficile.
    Je n’ai pas de colère et je sais qu’il est en paix
    Je ne cherche pas de coupable c’est une maladie grave et stigmatisant dans une société où tout dois être parfait.
    Même dans sa maladie j ai eu de très bon moment avec lui …
    J’ai bien compris que la vie n’est pas à long fleuve tranquille
    À moi maintenant de continuera à naviguer sur ce fleuve jusqu’au jour où je le rejoindrai
    Mon fils je ne toublirai jamais

  14. Mon fils est parti en février 2022, il a choisi de se jeter dans le vide un matin à 7h30.
    Il ne voulait plus de traitement depuis 8 mois, tout semblait plus paisible et il réfléchissait mieux sans médicament. Il était champion d’échecs, adorait parler d’art avec moi et les deux derniers mois se rapprocher de ses grands-parents, de sa soeur, de moi. Et puis, personne ne s’est aperçu qu’il nous disait simplement adieu, Avec des « si » face à cette dégueulasse maladie, je me demande encore aujourd’hui, 8 mois après, « si » nous aurions pu changer sa décision. Mon médecin m’a dit, « il a eu un très grand courage », cela ne m’a pas enlevé ma culpabilité. Avec des « si ».

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